Le secteur de la santé publique dans la commune d'Arzew, à l'Est de la wilaya d'Oran, est en souffrance. Les patients de la localité, pour se soigner, n'ont malheureusement pas d'autres choix que de consulter les médecins et les laboratoires privés ou se rendre à l'hôpital d'El Mohgoun ou au CHU d'Oran qui, lui aussi, étouffe et n'arrive pas à accueillir tous les malades qui le sollicitent. Lors de notre visite à la polyclinique d'Arzew, le constat n'est pas réjouissant. Le laboratoire des analyses médicales accuse une rupture du stock de réactifs, et ce n'est pas tout, puisque le fameux spectromètre est de nouveau en panne. Les patients, en quête d'analyses médicales, repartent bredouille. L'un d'entre eux, retraité de son état, déplorera: « Cet appareil tombe souvent en panne. Les responsables du secteur de la santé publique ne peuvent-ils donc pas acheter un appareil neuf ? Les réactifs viennent aussi à manquer souvent. Nous sommes ainsi poussés dans la gueule du loup. Pour un simple bilan, il va falloir débourser la moitié de sa pension ». Quant à l'état du laboratoire, il laisse à désirer. Les infiltrations d'eau par le plafond empêchent les laborantins de faire leur travail convenablement. L'étanchéité est à refaire. Un projet dans ce sens est inscrit, mais l'entame des travaux n'intervient toujours pas. À la maternité, c'est le RCF, un appareil qui détecte les battements cardiaques des fœtus, est en panne. Du coup, les futures mamans doivent encore solliciter les services du privé. En finale, la polyclinique d'Arzew ne fonctionne qu'au ralenti et ce, malgré la volonté des praticiens. Concernant le service de radiologie, il n'est opérationnel que de jour. Le manque de personnel en est la principale cause. Quant aux malades qui se rendent à cette infrastructure sanitaire pendant le week-end, ils ont de forte chance d'être pris en charge par... l'agent de sécurité ! Quant l'infirmier en service accompagne un malade, qui présente une urgence, vers d'autres structures, c'est l'agent de sécurité qui prend le relai. C'est dire que le secteur va mal à Arzew. Les quelques unités de soin réparties sur les villages importants sont dépourvues de médecins et de moyens. Elles ne prodiguent que des soins élémentaires, à savoir les injections et les changements de pansements. Pour le projet de l'hôpital de 60 lits accordés à la daïra de Bethioua et annoncé en grandes pompes depuis plusieurs mois déjà, les travaux ne sont pas encore à l'ordre du jour. C'est dire que la gratuité et la proximité des soins à Arzew n'est qu'un mirage.