On ne dit pas au passage que le surarmement des terroristes de Mokhtar Belmokhtar qui ont investi la base d´In Amenas et occupé le Nord du Mali a été financé par l´argent des rançons versé par les gouvernements occidentaux. La vie d´un Algérien vaut-elle celle d´un Européen, d´un Américain ou d´un Japonais aux yeux du monde occidental ? Ce n´est pas évident au regard des commentaires de la presse et des réactions des gouvernements du «monde libre», coupables de déclarations déplacées à l´adresse de l´Algérie. Les médias d´abord. Chaînes de télé, radios et journaux à grand tirage, pratiquement sans exclusion, ont concentré leur attention durant la prise d´otages du site gazier d´In Amenas sur le seul sort des ressortissants des pays occidentaux. Dans cette base, ils étaient, pourtant plusieurs centaines d´employés à avoir été séquestrés par un groupe de terroristes de nationalités diverses, sur fond d´angoisse ressentie exactement de la même manière par toutes les familles des otages. Rien, ou presque, n´a été dit du gendarme et de l´agent de sécurité qui ont donné leur vie durant l´embuscade qui avait précédé la prise d´otages pour préserver celle des étrangers qui se rendaient à l´aéroport. Rien n´a été dit sur les centaines de personnes libérées, dont des dizaines de ressortissants étrangers qui doivent la vie non pas, comme cela a été écrit ou dit, parce qu´ils ont eu de la baraka ou qu´ils se soient évadés tout seuls, mais à la bravoure des soldats algériens. Au courage de leurs collègues algériens qui les ont aidés durant leur séquestration ! En matière de désinformation, de propagande mensongère et de mépris pour l´autre, on ne peut pas faire mieux. Même le témoignage d´un rescapé français ne tarissant pas d´éloges sur les ondes d´Europe 1 sur les militaires et ses camarades algériens dans ces moments difficiles, n´a pas eu plus d´écho auprès de ces médias qui s´abreuvent à la source empoissonnée d´une boîte aux lettres mauritanienne d´Aqmi et du Mujao. Dans la plupart des commentaires sur les plateaux de télévision, il n´est question que des Britanniques, des Américains, des Français, des Japonais et de l´Irlandais. Le reste, le grand nombre, entre 500 et 600 de leurs collègues, c´est du bétail. Voilà la pensée profonde de ces donneurs de leçons en matière de respect des droits de l´homme qui remonte à la surface dès qu´il y a risque pour la vie d´un des leurs. On ne dit pas au passage que le surarmement des terroristes de Mokhtar Belmokhtar qui ont investi la base d´In Amenas et occupé le Nord du Mali a été financé par l´argent des rançons versé par les gouvernements occidentaux. Les dérives de la presse occidentale, l´Algérie s´y est habituée depuis deux décennies. Mais que dire des réactions déplacées de certains gouvernements des pays d´origine des otages ? De la maladresse des «avertissements» et des «demandes d´explications» adressées au gouvernement algérien, au moment où il était entièrement concentré sur l´opération de délivrance de leurs ressortissants. Le Premier ministre britannique, David Cameron, aurait été «furieux» ! Les Etats-Unis s´étonnent de ne pas avoir été avertis – entendre demander leur feu vert – avant de lancer l´opération de sauvetage des otages. Le Premier ministre japonais a fait mieux que ses collègues anglais et américain, en exigeant des forces spéciales algériennes de cesser les opérations. Du jamais vu dans les annales de la diplomatie ! Pourtant, ce sont des centaines de vies humaines qui ont été sauvées, face à des groupes terroristes suréquipés et déterminés. Sans le professionnalisme des forces spéciales algériennes, il y aurait eu dix fois plus de pertes en vies humaines, algériennes surtout, il faut le souligner en rouge. Des experts de la lutte contre le terrorisme ont su, en revanche, donner une explication objective sur le bien-fondé de l´assaut lancé par les forces armées algériennes dans les conditions qui sont celles d´une situation de guerre. Une opération armée des plus délicates comportant bien sûr des risques calculés, qui n´a rien à voir avec les dérives du genre et un certain amateurisme que nous avons vu en Irak, en Libye ou en Afghanistan. Ce sont des «dommages collatéraux inévitables durant toute guerre», pour reprendre l´expression de l´ancien chef du GIGN français qu a rappelé ce que tout le monde semblait avoir perdu de vue : l´Algérie est en guerre contre le terrorisme.