Des ouvriers philippins, qui avaient commencé à travailler quelques jours plus tôt sur le site d'In Amenas, racontent leur calvaire. Des travailleurs étrangers kidnappés en Algérie par un groupe armé proche d'al-Qaida ont été enveloppés d'explosifs et installés dans des camions piégés jeudi lors de l'assaut des forces algériennes, a raconté samedi la femme d'un des otages philippins. Ruben Andrada avait commencé à travailler quelques jours plus tôt sur le site gazier d'In Amenas, dans le désert, quand celui-ci a été envahi par des hommes en armes disant vouloir se venger du soutien de l'Algérie à l'intervention de l'armée française au Mali voisin, a expliqué la femme de l'ouvrier."Ils lui ont mis une bombe sur lui, comme un collier", a affirmé Edelyn Andrada dans une interview à la station de radio de Manille DZMM. Elle a précisé que l'incident avait eu lieu durant l'opération de sauvetage effectuée par les forces algériennes. "Heureusement, la bombe installée dans le camion n'a pas fonctionné. Les bombes dans les autres véhicules ont été déclenchées, et des gens sont morts", a-t-elle ajouté, précisant que son mari était depuis soigné à l'hôpital.
"Je me suis enfui" D'autres témoignages sur l'épreuve subie par les otages en Algérie commencent à émerger, comme celui de Jojo Balmaceda, employé par le géant pétrolier BP, qui a raconté à la télévision locale comment il avait réussi à s'échapper. Jojo Balmaceda et trois autres ouvriers philippins ont été pris en otages sous la menace d'armes à feu alors qu'ils arrivaient au travail. Ils ont été ligotés, puis jetés dans un camion avec d'autres otages japonais et malaisiens, selon la chaîne GMA.Balmaceda a réussi à s'échapper quand le camion a été touché par une explosion, mais un tir l'a atteint à la tête et a affecté son audition, selon la même chaîne. "Après, je me suis enfui, craignant que le véhicule n'explose. Puis j'ai perdu connaissance. Quand j'ai repris mes esprits, j'étais déjà à l'hôpital", a déclaré Jojo Balmaceda lors d'une interview au téléphone.