Non, ce n'est ni une blague ni le titre accrocheur d'un nouveau sketch ou d'une quelconque comédie satirique. C'est tout simplement la réalité amère à laquelle sont confrontées depuis des années les malades dans notre wilaya. A l'évidence, chez nous, le mot hôpital ne signifie plus guérir, se soigner ou se rétablir de sa maladie. Désormais, hôpital renvoie directement à cette angoisse existentielle que provoque en chaque être humain, la peur de la mort. L'hôpital est devenu ces derniers temps, et ce n'est guère un euphémisme, un immense studio où l'on tourne les films d'horreurs les plus bouleversants. Sauf que dans ce cas de figure, les faits sont malheureusement réels et les scénarios originaux s'inspirent des mésaventures quotidiennes de nos concitoyens. Des salles opératoires sales, un matériel médical désuet, des lits de malades crasseux, un personnel médical inhospitalier et mal formé, des médicaments introuvables et régulièrement en rupture de stock, des ambulances en panne, des cuisines répugnantes, des masques d'oxygène fabriqués à la hâte par des jeunes médecins pour sauver la vie des patients, etc. Les mots manquent pour décrire toute la cruauté des décors dans lesquels sont plantés nos infrastructures de santé publique. La panoplie des anomalies et des dysfonctionnements relevés par les médecins et les malades au sein des établissements hospitaliers est connue de tout le monde. Le droit à la prise en charge sanitaire est ainsi bafoué par de graves carences caractérisant notre secteur de la santé. Des carences qui ne devraient pas exister. Déficit en médecins spécialistes et conditions lamentables de travail au niveau des établissements de santé, ces deux problématiques expliquent pour beaucoup l'état calamiteux de nos dispensaires. Aujourd'hui, l'urgence n'est pas seulement de revoir la gestion de nos centres de santé. L'urgence est depuis longtemps d'avoir une nouvelle mentalité. Laquelle, épaulée et guidée dans sa correction, pourrait enfin nouer, à terme, des relations telles, avec le citoyen, que ce dernier n'aurait, justement, plus rien à en redouter...