La santé est malade comme tous les autres secteurs, les algériens le savent et le vivent à leur détriment. Mais de là à relever avec impuissance toute une négligence meurtrière à l'égard des patients en dépit de tout l'argent mis à la disposition de cette branche, c'est là, la preuve non seulement d'un laisser aller pur et simple mais d'abord une affirmation de l'absence de toute conscience. A Aïn-Tadelès, 30 km à l'est du chef lieu de wilaya, un hôpital en dégradation que l'observateur peut remarquer de visu tant en matière hygiénique que celle de prestation et service, un accident pas comme les autres et qu'aucun argument ne peut justifier, a eu lieu avant-hier en plein service de pédiatrie. Un père, déjà inquiet par la santé toute fragile de son bébé prématuré gardé en couveuse dans l'attente de prendre plus de force pour sortir à ce bas monde, décida avant-hier de rendre visite à son enfant. Sur les lieux, l'entrée des visiteurs n'est pas soumise à une grande attention. Le soir, le va et vient du public n'est presque soumis à aucun contrôle. Bref, le papa arrive sur les lieux et au moment où il s'apprête à entrer au service de pédiatrie, il tombe par hasard sur une scène intenable qu'aucun du staff hospitalier n'allait relever. La couveuse de son bébé était en feu dont les flammes venaient de se déclarer. Il crie de toutes ses forces pour appeler au secours, avant de s'affaler par terre. Heureusement qu'une infirmière rodant dans les parages est attirée par les cris de détresse. Elle entre dans la chambre et en un geste deux mouvements, elle dégage le frêle bébé de l'incubateur en feu pour le ramener à bon port, autant que le papa. Le bébé est soumis à une auscultation sur le champ. Ces jours ne sont pas en danger, fort heureusement. Le père aussi reprît ses esprits. Il est par ailleurs exhorté à ne pas ébruiter l'affaire. Et au demeurant, après l'arrivée de la protection civile, la police est sur place pour ouvrir une enquête afin de déterminer les causes de cet incident unique en son genre et qui allait coûté la vie à un bébé n'était-ce la volonté du Bon Dieu.Certes la situation de nos hôpitaux est ce qu'elle est. Mais est-il normal qu'un incident pareil ait lieu le plus normalement du monde ? Qu'en est-il d'abord de la surveillance dont doit bénéficier le service de pédiatrie ? Pourquoi la DSP de Mostaganem ait procédé à des recrutements pléthoriques de travailleurs et de blouses blanches en tant que vacataires alors que les services sont abandonnés et carrément désertés durant les week-ends ? Et surtout, qu'en est-il de la qualité de ces couveuses de mauvaise qualité qui prennent feu ? Des gens du secteur disent que ces couveuses sont de fabrication locale qui laisse à désirer. Ont-elles été, ces couveuses, testées au maximum pour voir si elles répondent à une qualité et sécurité maximum ? Autant de questions s'imposent d'elles mêmes, et le Ministère de la Santé devrait prendre cette affaire au sérieux, car elle n'est pas un simple fait divers. Il s'agit d'une vie d'un bébé qui allait être brulé à mort sans qu'aucun garde de l'hôpital, aucune blouse et qu'aucun vigil n'eut le temps de le constater. Dans d'autres pays qui ont le sens de la valeur humaine et de la santé publique, un cas pareil aurait fait tomber bien des têtes.