Drame Le scandale du décès des bébés à l?hôpital de Djelfa peut se répéter ailleurs et a même été évité de justesse dans d?autres villes. Une femme de ménage essuie une couveuse avec une serpillière qu?elle vient de traîner sur le sol de tout l?hôpital. Un agent d?entretien nettoie un bloc opératoire en pleine intervention chirurgicale. Un praticien effectue longuement des explorations dans ses cavités nasales ou se gratte un peu partout avant de s?atteler à examiner un malade. De telles images très courantes peuvent paraître a priori sans grand danger. Pourtant, elles constituent le vecteur principal de la transmission de maladies nosocomiales parfois mortelles. A la lumière de ces témoignages, on comprend mieux certains drames à l?image de celui des bébés de Djelfa qui ont fait les frais d?une négligence impardonnable. L?été 2003, un hôpital d?Alger aurait pu connaître un incident similaire à la fermeture du service de néonatologie après la contamination de plusieurs bébés par une maladie nosocomiale. Les couveuses ont été tout bonnement installées dans le bureau d?un chef de service, raconte-t-on. Selon une source proche des milieux médicaux, les bébés prématurés qui sont installés dans des couveuses survivent rarement en raison de leur prise en charge aléatoire. Le mois de mai dernier, c?est au tour du bloc opératoire de l?hôpital d?El-Kala d?être fermé à la suite de la découverte de plusieurs cas de patients ayant contracté une infection au sein même de l?hôpital. Au centre hospitalo-universitaire de Tizi Ouzou, c?est le service de réanimation qui a posé de sérieux problèmes aux gestionnaires de l?établissement pour les mêmes raisons à la fin de l?année dernière. Ces derniers ont essayé, par tous les moyens, d?endiguer l?infection. Ils ont même brûlé les murs de ces service, en vain, car l?infection persistait. Ils se sont résignés, en dernier lieu, à la destruction totale de ce service avant d?entamer sa reconstruction. Cet état de fait ne peut que pénaliser les malades en sus des pertes financières que ce problèmes a dû occasionner. Ce service important n?est toujours pas opérationnel. C?est dire l?ampleur des maladies nosocomiales qui sont à l?origine de beaucoup de décès. Nos hôpitaux peuvent se transformer en véritables mouroirs pour certains malades qui se présentent pour des maux bénins.