Les habitants de la commune de Sidi Chami se sont rassemblés, ce jeudi, devant le siège de la daïra d'Es-Senia, en signe de protestation contre les listes des bénéficiaires des logements sociaux, affichées mardi dernier. Les protestataires, qui se disent lésés dans cette opération d'attribution de logements, ont tenu à manifester devant la daïra, pour dénoncer ce qu'ils qualifient «d'injustice» dont ils ont été victimes car se considérant prioritaires par rapport à beaucoup de bénéficiaires dont les noms figurent sur les listes. Sitôt les listes affichées, les mécontents se sont précipités vers la commune de Sidi Chami et la daïra d'Es-Senia pour déposer leurs recours. Au total 600 recours ont été déposés sur le bureau du P/APC et du chef de daïra, contestant la distribution des 580 logements attribués. Selon des représentants de ces contestataires, des mères de famille, qui se sont déplacées, hier, à notre journal, «les listes comportent en majorité des noms de personnes qui ont déjà bénéficié, soit de logements, soit de lots de terrain». «Pire encore», dénoncent ces représentants des citoyens lésés, «ce sont les membres de l'assemblée populaire de la commune de Sidi Chami qui en ont le plus bénéficié de ces logements et ils ont même fait bénéficier leurs proches». Comme preuve, nos interlocuteurs sont venus munis d'une liste portant les noms de toutes les personnes déjà bénéficiaires de logements ou de lots de terrain et qui, pour certains, les ont vendus pour prétendre à d'autres logements. Une mère de six enfants, habitant un bidonville, a souligné, «j'habite depuis 2006 dans ce bidonville et j'ai droit à un logement pour abriter ma famille. Pourtant je n'en ai pas bénéficié, alors que des célibataires et des gens, possédant déjà des logements, ont été prioritaires par rapport à moi. Pourquoi ?», se demande cette mère de famille qui a insisté, avec ses voisines, pour dire que « les personnes dont les noms ont été portés sur la liste, nous les connaissons et nous savons qu'ils possèdent déjà un bien. Comment se fait-il que la commission chargée de faire l'enquête ne les a pas identifiés sur le fichier national ?». Après avoir déposé ces recours, les protestataires demandent qu'une enquête soit faite pour éclaircir cette situation.