Les protestataires, des jeunes et moins jeunes, ne comptent pas se laisser faire et menacent de radicaliser leur mouvement si la liste d'attribution n'est pas “carrément” annulée et la commission pas dissoute. Et pour cause, le premier responsable de cette dernière a tout bonnement refusé d'afficher la liste ! L'attribution de logements sociaux à Constantine continue à faire des remous au sein de la population, comme à chaque opération. Cette fois, ce sont les habitants du quartier de l'avenue Souidani-Boudjemaâ (Basse Casbah) qui se disent lésés et accusent ouvertement le président de la commission ad hoc chargée du recensement de despotisme et même de “corruption”. Une commission qui a été élue sans que les habitants du quartier aient connaissance de ses membres. Le mécontentement des habitants ne s'est pas fait attendre. Vendredi dernier, ces derniers ont investi la rue et ont bloqué la route reliant le centre-ville au CHU Ibn Badis, ce qui a obligé les automobilistes à rebrousser chemin et emprunter d'autres axes routiers à l'opposé de leur destination. Ils seront reçus par le chef de daïra lequel leur promettra qu'il y aura une enquête et que toute personne étrangère au quartier ou possédant déjà un logement sera automatiquement radiée de la liste d'attribution. Mais les protestataires, des jeunes et moins jeunes, ne comptent pas se laisser faire et menacent de radicaliser leur mouvement si la liste d'attribution n'est pas “carrément” annulée et la commission dissoute. Et pour cause, le premier responsable de cette dernière a tout bonnement refusé d'afficher la liste ! En effet, le quartier a reçu un quota de 523 logements. 350 seulement ont été attribués publiquement. “Où sont passés les autres”, s'écrit une jeune femme, mère de 4 enfants et vivant encore avec ses parents. “La liste contient des noms de personnes étrangères au quartier, alors que d'autres n'y habitent que depuis 6 mois. Pis encore, 80% des bénéficiaires ne sont pas du quartier, mais vivant à Sidi Mabrouk, Hamma-Bouziane et Didouche-Mourad”, disent les protestataires. Et d'ajouter : “Le président de la commission a fait bénéficier tous les membres de sa famille même ceux qui possèdent déjà des logements ou n'habitent pas le quartier.” L'autre point contesté par les habitants du quartier concerne les jeunes célibataires qui, selon le président de la commission, n'ont pas le droit de bénéficier d'un logement, alors que cela n'est en aucun cas une condition en matière de logement social. Les contestataires iront plus loin en parlant même de corruption. “Prépare 10 millions et tu auras ton nom sur la liste. C'est ce qu'on m'a dit”, nous raconte Amira, une habitante du quartier. L N