L'Armée populaire nationale (ANP) réfute les critiques formulées par certaines capitales occidentales sur l'assaut des forces spéciales lors de la prise d'otages du site gazier de Tiguentourine à In Amenas. Trois semaines après l'assaut, l'ANP, via la revue El Djeich, son organe officiel, a tenu à délivrer des messages clairs. Il s'agit de la première réaction officielle et publique de l'institution militaire.L'Armée défend l'option de l'assaut pour libérer les otages. Elle rejette toutes les interventions étrangères quelle que soit leur nature ou le prétexte invoqué. Pour l'armée algérienne, cette opération ne pouvait faire l'objet ni de « tractations, ni de débat avec qui que se soit », explique El Djeich. L'Algérie refuse de négocier avec les terroristes. « Tout au long de son combat contre le terrorisme, l'Algérie n'a jamais cédé ni aux menaces, ni au chantage, ni aux conditions des criminels, agissant toujours conformément à l'impératif de préservation de la souveraineté nationale et des intérêts suprêmes du pays », écrit El Djeich qui a consacré un dossier spécial à la prise d'otages de Tiguentourine.Plusieurs capitales étrangères, à l'instar de Londres ou Tokyo, ont reproché à Alger ne les avoir pas informées de l'assaut à l'avance. Mais l'armée algérienne a un tout autre point de vue. Elle rejette toute intervention étrangère dans de telles situations « qui relèvent des problèmes internes, donc non sujettes à débat avec quelque partie que ce soit. » L'assaut ne pouvait « faire l'objet de tractations afin d'empêcher que les criminels et les assassins n'accèdent au statut de négociateurs ».El Djeich rappelle qu'une cellule de crise nationale, et une autre, locale, à In Amenas, ont été mises en place pour suivre les évènements, qui ont connu des développements rapides. Mais la situation a été gérée conformément au principe de refus « de négociation avec les terroristes ». L'armée rappelle que les assaillants avaient l'intention de quitter le territoire avec les otages et de faire exploser les installations gazières après les avoir minées. « Face à cette grave menace d'atteinte à la souveraineté nationale et visant un site stratégique considéré comme le nerf de l'économie nationale, l'intervention de l'ANP était plus que nécessaire, elle était impérative tant il s'agissait de sauver des vies humaines et de protéger l'économie nationale ».