Sous une autre dénomination (front de la renaissance libre), les dirigeants de l'ex-FIS ont déposé une demande au ministère de l'intérieur, leur permettant d'organiser un congrès, pour fonder l'ancien-nouveau parti islamiste. Les services du ministère de l'Intérieur ont rejeté la demande des ex-activistes de l'ex-parti dissous, et ce, consécutivement aux lois et textes de la République. En effet, au moment où le ministère de l'Intérieur demande au moins à trois partis de se mettre en conformité avec la loi de la République, un groupe d'islamiste qui se revendique être des «Salafistes» voulait fonder un mouvement en contradiction avec les lois régissant les partis politiques en Algérie. Le comble est la quasi-totalité de ses membres fondateurs et de ses militants qui sont des ex-activistes de l'ex-parti dissous interdit d'exercer en politique. Les fondateurs de ce nouveau ancien-mouvement ont présenté leur dossier de création sous une autre appellation, le FRL (Front de la renaissance libre). Les services du ministère de l'Intérieur et par le biais de la wilaya d'Alger ont informé les dirigeants de ce mouvement du rejet de leur demande et ne seront donc pas autorisés à se réunir aujourd'hui samedi. Tout a commencé avec le début du dit «printemps arabe» où les ex-islamistes de l'ex-parti dissous ont commencé à s'agiter. L'arrivée au pouvoir d'Ennahda de Tunisie et des Frères musulmans d'Egypte a donné des ailes aux ex-«fisistes». Leur seule chance pour eux de revenir sur la scène politique demeurait sur le changement d'appellation. Par ce rejet, le ministère de l'Intérieur n'a fait qu'appliquer la loi sur les partis politiques et notamment, la Constitution. Les textes et les lois sont clairs à ce sujet: «Aucun parti politique ne peut fonder sa création et ou son action sur une base et ou des objectifs comportant : des pratiques sectaires, régionalistes, féodales ou népotiques. Le parti ne peut, en outre, fonder sa création ou son action sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexe, corporatiste ou régionaliste.» C'est le cas de ce nouveau parti de «Salafistes» qui instrumentalisent la religion à des fins politiques. La loi sur la concorde civile interdit également aux dirigeants et aux militants de l'ex-parti dissous toute exercice politique. Interdits d'exercer, les islamistes de l'ex-parti dissous tentent de retourner sous un autre nom sans pour autant changer d'idéologie. Sous la direction d'anciens membres du Front islamique du salut, les Salafistes entendent proposer une alternative aux partis islamistes actuels qui ne sont parvenus ni à capter l'électorat islamiste, ni à peser dans le nouvel échiquier politique. Abdelfattah Hamadache Zeraoui est le porte-parole de ce nouveau parti, appelé le Front de la renaissance libre. Ancien militant du FIS, il s'est illustré ces dernières années par des prises de positions et des participations à des manifestations publiques. Les initiateurs de ce projet affichent clairement leur intention d'«enrichir la scène politique avec une participation politique salafiste». Ils ne cachent pas leur tendance religieuse. Le chef autoproclamé des Salafistes a estimé que sa mouvance veut participer à moraliser la société. En réponse à ce rejet, les Salafistes menacent d'organiser un sit-in devant le siège de la wilaya et du ministère, a indiqué leur chef Hamadache.