Le conflit au Sahara occidental continue d'empoisonner les relations algéro marocaines. Jeudi, l'ambassadeur du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale, a lancé un « appel fraternel à l'Algérie afin de s'impliquer sincèrement dans la recherche d'une solution politique consensuelle » à ce conflit, selon l'agence marocaine MAP. Cet appel a suscité la colère d'Alger. « À travers son intransigeance, le Maroc veut pérenniser le statu quo, à défaut de faire prévaloir sa thèse de l'autonomie, au mépris de la légalité internationale », a déclaré, à TSA, un responsable au ministère des Affaires étrangères.Le même responsable rappelle les efforts déployés par l'Algérie pour trouver une solution au problème du Sahara occidental dans le cadre de la légalité internationale. « L'Algérie n'a pas récusé les bons offices de l'ambassadeur Ross », contrairement au Maroc, et « elle coopère pleinement avec les Nations unies afin que le statut final de ce territoire non autonome puisse être réglé par l'exercice légitime du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination, tel que prévu dans les résolutions du Conseil de sécurité́ et défini dans celles de l'Assemblée générale. C'était d'ailleurs la teneur du message de félicitations adressé récemment par le président Bouteflika au président sahraoui, à l'occasion du 37e anniversaire de la proclamation de la RASD ». Mardi dernier, M. Bouteflika a adressé un message de félicitations au président sahraoui, dans lequel il a souhaité au peuple sahraoui la réussite dans la concrétisation de son aspiration « légitime » à l'exercice de son droit à l'autodétermination. Selon la MAP, M. Hilale répondait au ministre algérien des Affaires étrangères, qui a appelé, mardi dernier à Genève, à la mise en œuvre des recommandations du secrétaire général de l'ONU contenues dans son rapport présenté au Conseil de sécurité, en avril 2012, sur la protection des droits de l'Homme au Sahara occidental. L'ambassadeur marocain a assuré que le Maroc « assume pleinement ses engagements nationaux et internationaux pour garantir le respect des droits de l'homme pour tous ses citoyens et sur l'ensemble de son territoire national ». Mais cette assurance est contredite par la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental. L'Algérie plaide pour la mise en place d'un mécanisme international de surveillance des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. « S'il y a encore un doute à ne pas imposer un tel mécanisme, le procès, foncièrement injuste et politiquement motivé, contre les militants sahraouis de GdeimIzik est là pour le balayer », affirme le même responsable. Le 16 février, le Tribunal militaire de Rabat avait condamné les 24 prisonniers politiques sahraouis de GdeimIzik à des peines allant de 20 ans de prison à la réclusion à perpétuité.