Un responsable du Pentagone (département de la Défense américain), cité par l'Associated Press, a affirmé que des unités militaires américaines basées en Europe ont été mises en état d'alerte pour être envoyées vers la capitale libyenne, Tripoli, en cas de nécessité. Le responsable américain a précisé que l'ordre de redéploiement a été adressé à l'unité des forces spéciales stationnée dans la ville allemande de Stuttgart, et à une unité de marines installée à la base Moron, en Espagne. Le même responsable a indiqué, cependant, que l'état-major de l'US Army n'a pas encore pris la décision d'envoyer les deux unités en Libye, où les intérêts américains, et plus globalement occidentaux, sont de plus en plus menacés. Cela coïncide avec la décision prise par l'ambassade britannique à Tripoli de retirer une partie de son personnel, suite à une attaque dont le siège de l'ambassade a été l'objet jeudi dernier. A noter, aussi, que la déclaration du Pentagone met fin aux supputations relayées par le journal arabe Al Quds Al Arabi qui, dans un compte-rendu de son correspondant à Madrid, paru le 26 avril dernier, avait prétendu que des troupes spéciales américaines de Moron Air Base s'apprêteraient à intervenir au Maghreb, à cause de troubles imminents en Algérie. Information aussitôt dénoncée par Alger et démentie par Washington. Tout ceci sur fond de polémique aux Etats-Unis sur l'affaire de l'attaque de l'ambassade américaine à Benghazi, en Libye. En effet, la Maison-Blanche vient de reprocher à l'opposition «de tenter de politiser l'affaire», le parti républicain accusant le gouvernement américain d'avoir «caché la vérité». Démocrates et républicains semblent en tout cas s'apprêter à régler leurs comptes politiques à mille lieues de Washington.