L'HUMANITE NE CHANGE PAS, MAIS CE QUI CHANGE EN ELLE CE SONT LES FORMES ET LES HABITS La richesse de l'âme est-elle vraiment pareille à la richesse résultant de la fortune ? elle est un don de Dieu, et peut résider dans l'âme, comme elle peut résider dans la fortune. IL est très rare qu'une même personne dispose de ces deux richesses simultanément. Mais en règle générale, nous constatons dans le monde actuel, que l'homme fortuné est privé de la richesse de l'âme et, inversement, l'homme doué d'une âme riche est privé de fortune. Comme il existe également, des personnes privées de toute richesse. Tel est le destin assigné par Dieu le tout Puissant. La personne occupée à amasser la fortune, en recourant souvent à des moyens que rejettent l'âme empreinte de noblesse, de pureté et de sincérité, voit sans aucun doute dans cette fortune la vertu première qui requiert de sa part cette lutte, cet effort, cette persévérance de toute une vie et cette concentration de l'esprit. Par cette préoccupation, il met son âme, sans le vouloir et sans se rendre compte, au service de son objectif. En d'autres termes, il met donc ‘'la fortune'' à la place du cavalier et l'âme à la place de la monture. Par contre, nous trouvons la situation inverse chez celui qui se détourne de la fortune, animé d'idées nobles et de sentiments élevés. IL utilise la fortune comme une simple monture ne lui permettant d'occuper dans sa vie que les moyens de son existence. De ce fait, il met l'âme à la place du cavalier et la fortune à la place de la monture. Donc pour connaitre un homme il faut s'informer ce qu'il a comme ‘'monture'' l'âme ou la fortune.
Les amis de la prospérité
IL y a une nette différence entre ce que nous apprenons dans les livres et ce que nous apprenons dans la vie. Quant aux livres, ils nous disent que l'ami véritable est celui qui s'attache à nous dans les moments difficiles, et nous porte assistance quand nous sommes dans le gêne. Lorsque les moments de détente arrivent, il s'éloigne de nous par pudeur, de peur de nous déranger ou de suggérer qu'il attend qu'il attend la récompense de sa fidélité. Quant à la vie, elle nous enseigne le contraire, et nous montre que l'ami estimé est celui qui se dérobe alors que vous êtes en difficulté ou se détourne de vous, parce qu'il est occupé à amasser des richesses avec d'autres personnes, jusqu'au moment où la chance vous sourit et que vos ennuis se dissipent ; il se manifeste alors et accourt vers vous, exultant de joie, rendant grâce à Dieu, demeure à vos côtés nuits et jours, attaché à vous et vous apporte son soutien. L'étonnant est que celui qui l'emporte, c'est celui-là qui nous connait et s'attache à nous dans les moments de prospérité. C'est peut-être cela qui est naturel et n'a rien d'étonnant. L'avantage appartient toujours à celui qui fait preuve d'audace, même si cette audace joue aux dépens de l'amitié. Peut-on respecter un ami de cette nature ou compter sur lui ? L'homme aime peut-être davantage l'amitié qui le réjouit que celle qui lui inspire le respect !
L'homme... ce lâche Parmi les sentiments qui trahissent la bassesse inhérente à la vie humaine, on relève ce mépris que les hommes témoignent au chien, alors qu'il est leur ami fidèle et affectueux. Certes, le chien est plus qu'un ami pour l'homme. Où est l'ami qui demeure à votre service toute la vie sans lassitude et sans ennui, qui veille sur votre troupeau, garde votre maison et votre propriété, vous accompagne dans le bonheur et dans le malheur, vous guide dans l'obscurité de la nuit, s'assoie à vos pieds pour vous tenir compagnie dans les moments de tristesse et de solitude, vous défend si un malheur vous atteint ou un danger vous menace ? Si vous voulez l'éloigner parce qu'il vous embarrasse ou que vous désirez rester seul avec vos ami, il s'éloigne humblement d'une manière polie, amicale et s'arrête à portée de votre regard. S'il commet une faute qui mérite punition sévère de votre part, sous forme de coups de bâton ou de coups de pieds, il s'accroupit et baisse la tête, et reçoit votre correction avec une grande patience, alors qu'il est capable de bondir sur vous, avec ses griffes et ses crocs, et vous malmener en un clin d'œil. Mais il a l'amitié, l'affection, et l'amour profond que cette créature étonnante a compris de la manière la plus noble. IL n'est cependant ni veule, ni lâche. Nous connaissons tous son comportement qui exprime le courage, la fidélité et l'esprit d'initiative. Au péril de sa vie, il vous épargne de tout danger. Mais le plus étonnant dans tout cela, les gens méprisent le chien malgré sa fidélité, et sa loyauté parce qu'il ne dévore pas !
L'esprit d'équité C'est l'une des choses les plus difficiles pour l'homme semble-t-il, que de juger équitablement le comportement d'autrui. La difficulté en la matière, réside dans le fait qu'il n'existe pratiquement pas d'homme qui, au moment de juger le comportement d'une autre personne, essaye de se mettre à sa place, en tenant compte de tout ou en partie des circonstances dans lesquelles s'insère ce comportement. Cela peut être dû parfois à l'ignorance sincère ou simulée de l'homme, par rapport à la situation d'une autre personne, comme cela peut être dû à la nature de l'homme lui-même. IL y a des gens qui embrassent parfaitement les circonstances qui poussent une autre personne à avoir tel ou tel comportement ; mais leur nature équitable refuse de comprendre ou reconnaitre que, placés dans la même situation, ils auraient accompli la même action, ou encore quelque chose de semblable. Ce genre de refus provient soit de l'égoïsme, de la présomption et de l'orgueil qui projettent sur le discernement une sorte de voile, soit d'une défaillance d'une imagination, d'une indigence dans l'expérience, et d'une déficience dans la connaissance des secrets de l'âme humaine. Le fait est que juger équitablement les actions d'autrui exige une connaissance parfaite des replis de l'âme, une expérience étendue du fond des caractères et une imagination fertile. De ce fait, l'esprit d'équité et de justice ne peut prendre place dans un corps pétri d'orgueil et d'ignorance. N'est-il pas dit, que l'homme de mérite est celui qui sait discerner les valeurs.