Chaque jour, l'hôpital reçoit des victimes de violences, du vol au viol. Des enfants, des adolescents, des femmes, des personnes âgées arrivent traumatisées. Pour le mois de ramadan seulement, le service médico-légal de l'hôpital Okbi de Guelma a accueilli plus de 344 victimes de violence et d'accidents. En effet, ce dernier avait révélé un total de 290 personnes victimes de violence intentionnel. Les constatations établies au niveau du service médico-légales ont fait ressortir les résultats suivants : les agressions à l'arme blanche, 162 cas par armes naturelles, 106 cas par objets contondants, 9 cas coups et blessures volontaires. De même, les cas de violence familiale le service a enregistré 10 femmes qui ont été auscultées par le légiste. Les victimes de violences conjugales viennent au service médico-légal pour faire constater les coups qu'elles ont reçus et établir un certificat, seule preuve valable de l'agression. Les déclarations des victimes de violence accueillies démontrent une fois de plus que la violence faite envers les femmes est la conséquence directe d'une société discriminatoire et inégalitaire bâtie sur un système patriarcal. Pour les cas de viol et de torture des enfants 04 cas ont été signalés. Les violences sont multiples et hétérogènes : délinquance, terrorisme, viols, vols, déprédations, insultes, sont autant de formes de violences. En apparence, ces violences sont incommensurables. Une étude récente indique que sur un échantillon de 38 victimes, 42,1 % des victimes sont âgées entre 13 et 18 ans, et 57,9 % sont du sexe féminin, 65,78 % sont scolarisées, et 31,57 % n'ont pas de travail. L'étude a fait ressortir que la majorité, soit 65,8% des victimes, résident dans des zones rurales, alors qu'en milieu urbain, la violence représente 34,2% des cas. Les victimes ayant bénéficié d'une consultation médicale moins de 24 heures après l'agression représentent 39,47% des cas et la plupart des victimes, soit 85,71% n'avaient pas de lésions de violence sexuelle, contre 14,9% ayant présenté de graves lésions génitales, 23,68 % souffraient d'angoisse et 7,9 % avaient fait des tentatives de suicide. Les résultats ont montré aussi que 76,32% de victimes souffrent d'un retrait social, 18,42 % ont fait des fugues, et 5,6% se sont réfugiées dans la toxicomanie. Les violences urbaines ont connu une nette augmentation, tout comme les violences intrafamiliales et les abus sexuels contre les enfants dont 85 % des cas sont âgés de moins de 18 ans. Les enfants victimes ont un âge compris entre 6 et 11 ans et 12 et 17 ans. La violence est un phénomène social d'une ampleur inestimable. Cette violence est le produit de la socialisation sexuée des sociétés patriarcales.