L'ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, qui s'est présenté au public par le biais d'un long message publié par les médias algériens, comme un homme de consensus national qui pourrait être le mieux placé pour remplacer Bouteflika, semble noyé dans la confusion après l'annonce de la candidature de Bouteflika. Considéré, comme l'homme de la situation, si le Président de la République ne briguerait pas un quatrième mandat, Hamrouche est aujourd'hui dans le gêne, confronter Bouteflika dans une aventure électorale risquée, faire le sourd-muet aux appels de ses compagnons où se mettre sous silence qui lui servira peut-être de catalyseur face au brouillard politique qui enveloppe la scène politique, et le mettra aussi au devant des personnalités favoris pour le poste de vice-président de la République. L' empressement de Bouteflika d'annoncer sa candidature quelques heures après le message de Hamrouche, a avorté la tentative de ce dernier d'essayer de séduire les ailes du pouvoir, car il ne reste plus rien pour l'homme des réformes politiques, qui ont suivi l'ouverture politique, que de se porter candidat en solo ou disparaitre de la scène politique, après l'entrée en course de Bouteflika pour briguer un quatrième mandat à la prochaine élection présidentielle prévue le 17 avril prochain. Les calculs de Mouloud Hamrouche seront pris en otage par sa décision ‘'d'aventurisme politique'', car il ne possède pas d'autres cartes à jouer, comme dans le camp rival de Bouteflika, ou chez un autre candidat en l'occurrence, Ali Benflis qui devance le reste des candidats, voire il se classe au premier rang de cette catégorie, qui concurrence le propriétaire du quatrième mandat, qui le mieux placé pour remporter le prochain scrutin présidentiel. Mais pour le système, le sujet est mystérieux, et personne ne peut dire que la candidature de Hamrouche à la dernière minute signifie qu'il est soutenu par un parti ou une partie du pouvoir, et jusqu'à aujourd'hui, personne ne peut affirmer qu'un compromis a été conclu pour ce candidat ou un autre. Si la probabilité de la candidature de Mouloud Hamrouche se confirme au cours des prochaines heures, alors cette décision sera confrontée à une autre probabilité, celle du choix de sa retraite politique qui peut être définitive, car Hamrouche qui est âgé aujourd'hui de 73 ans est entré dans le couloir du vieillissement politique. Mouloud Hamrouche a travaillé tout au long de son parcours politique et a suivi l'annulation des résultats des élections législatives de janvier 1992 pour faire partie d'une classe politique qui se caractérise par sa sagesse et sa sobriété et sa capacité à mettre en place des alternatives et des solutions efficaces à la crise. Tout cela selon un cadre national, élaboré en coordination avec le défunt Abdelhamid Mehri et Hocine Ait Ahmed et une partie importante du mouvement islamiste à sa tête, Abdallah Djaballah et d'autres personnalités nationales actives. Il a beaucoup de qualités pour être l'objet d'un consensus national, il est le seul qui a la capacité de produire un consensus entre les symboles du régime et le Front des forces socialistes et le courant national dans toutes ses dimensions et sa pénétration dans les milieux populaires et le mouvement islamiste, y compris ceux favorables au parti dissous ou ses symboles et ses références. De ce point de vue, certains estiment que la personne de Hamrouche peut produire un consensus qui garantira d'aller vers une élection présidentielle qui portera un sens politique, des horizons et des solutions aux problèmes en suspens , mais la candidature du président Bouteflika est en fait un certificat de décès pour cette vision.