Le candidat Ali Benflis, qui entend représenter le changement, le principal adversaire d'Abdelaziz Bouteflika, n'a pas tardé à dégainer ses premières flèches en direction de son rival, en critiquant publiquement son bilan de 15 ans au pouvoir. Alors que l'enjeu est normalement ouvert à l'exposition de son programme de candidature pour faire de la course à El-Mouradia une compétition loyale sur fond de bataille d'idées et de solutions visant une bonne gouvernance pour développer le pays , à peine la campagne présidentielle algérienne a-t-elle commencé qu'Ali Benflis s'en est pris directement à son ex-mentor, Abdelaziz Bouteflika, par des critiques en dressant un tableau noir sur sa gestion durant les quinze dernières années. "Celui qui ne peut pas gérer ne doit pas faire des reproches aux autres", s'est-il exclamé, "Quinze ans n'ont pas suffi aux réformes, et aujourd'hui les partisans de Bouteflika, réclament cinq autres années", avait lancé Benflis, devant ses militants rassemblés dans la wilaya de Blida. Le face à face va se rejouer Pourquoi Ali Benflis a épargné de ses critiques les autres candidats et se positionne comme le principal adversaire de Abdelaziz Bouteflika allant jusqu'à chahuté la candidature annoncée du président sortant en accotant les manifestants contre le quatrième mandat ..? La réponse est simple, c'est que l'homme a une revanche à prendre, et le match Bouteflika-Benflis qui a déjà eu lieu, il y a dix ans en 2004, va encore se rejouer en 2014. L'ancien candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2004, Ali Benflis utilise le "vent en poupe", croyant, le poussant vers l'avant en se servant sur des voiles des appels des boycotteurs et du mouvement Barakat pour forcer un passage à la présidentielle même au détriment de la sauvegarde de la stabilité du pays. Bien mal parti après que Bouteflika a annoncé sa candidature de briguer un quatrième mandat, Ali Benflis qui avait subi une humiliante défaite en ne parvenant à recueillir que 6,42 % des voix, contre 85 % au président sortant, le cheval de l'opposition risque de chuter encore une deuxième fois face à la concurrence de Bouteflika . Ali Benflis , dont la carrière politique était en hibernation. Dix ans plus tard, il réapparaît comme l'homme du changement dans un pays qui a payé une lourde facture durant la décennie noire , plus de 200 mille morts et 30 milliards de dollars de pertes, sauvé de grâce d'une guerre civile par le Président Bouteflika. Voila qu'Ali Benflis revient pour tenter de dégager son ancien patron dans le contexte de changer le système, et pourtant, l'ancien chef du gouvernement reste avant tout un homme du système. Mais comme disait l'adage chinois, « la force du maître est dans son garrot et la force du bœuf est dans son jarret». La confiance de Bouteflika, ou la naïveté d'un père Homme de confiance du Président Abdelaziz Bouteflika, nommé directeur de campagne du président, candidat pour la première fois à la fonction suprême. En un temps record, Ali Benflis gravit les marches du pouvoir. Secrétaire général de la présidence, directeur du cabinet présidentiel fin 1999, premier ministre en 2002 et secrétaire général du parti au pouvoir FLN un an après. Trop de promotions, sans doute, mais aux yeux de son éducateur et père politique d'Ali Benflis, le Président Abdelaziz Bouteflika, qui voit désormais en lui un potentiel rival quant il quittera le pouvoir, n'a jamais songé que cet homme qui a grandi au bercail de la présidence va un jour devenir le principal rival. Il est dans la nature humaine de s'écœurer, mais aller jusqu'à mordre la main qui te nourrit, est une vengeance qui n'a pas de prix. En 2003, subitement écarté du pouvoir, Ali Benflis ne renonce pas au pouvoir. L'avocat ose se porter candidat à la présidentielle de 2004 contre son mentor. Convaincu par son entourage de ses chances à la tête de la magistrature suprême du pays en 2004, la défaite est amère. «Celui qui te devance d'une nuit te devance d'une ruse.» Ali Benflis à beau crier à la fraude, rien n'y fait. L'homme s'hiberne à nouveau, pendant une dizaine d'années. En 2014, Ali Benflis est de retour avec d'autres ambitions. Aujourd'hui âgé de 69 ans, ce dernier compte représenter la frange de la jeunesse, à cet effet, il a ouvert le bal de la campagne électorale de la présidentielle d'avril 2014 avec des déclarations critiquant le pouvoir en place comme une pique à l'égard du président Bouteflika. Dans toutes les wilayas où il a organisé ses meeting, Ali Benflis n'a pas résister à la foule qui la acclamée, et il envoie volontairement, quelques ‘'fléchettes empoisonnées ‘' en direction du président-candidat Bouteflika, en dressant une image accablante de Bouteflika quant à la situation politique en Algérie, soulignant que le pays se trouve au bord des risques d'instabilité. Ignorant la corruption au temps où il était le premier homme de Bouteflika, l'ex chef du gouvernement de Bouteflika s'attaque aux institutions souveraines de l'Etat , en lançant à leurs égards des flèches, affirmant que «La corruption a atteint des niveaux jamais vus depuis 10 ans».Un peu court pour un homme qui a servi successivement le pouvoir algérien et Bouteflika comme directeur de campagne électorale, chef de cabinet, puis chef du gouvernement , du moment qu'il n'a évoqué que les dix dernières années. En costume de Président, Ali Benflis, se dit prêt à relever le défi encore une fois contre Bouteflika ! Réussira-t-il à relever le défi? Réponse le 17 avril.