Il fut un temps où la profession d'instituteur, de maitre d'école ou de professeur était adulée par toute la société qui voyait en cette catégorie de l'échelle sociale un véritable modèle pour l'avenir de leurs enfants et de celui de toute la nation. Combien de fois n'avons-nous pas admiré le courage de ces « oustads » qui traversaient les oueds en crue ou gravir les chemins escarpés dans les douars les plus reculés, à dos de bêtes de sommes, pour prodiguer culture et savoir à nos enfants avec un salaire dérisoire et un cœur gros comme le patriotisme qui les envoutait ? Même les Poids lourds de la politique leur faisaient les yeux doux pour pourvoir A.P.C, A.P.W et A.P.N lors des élections locales et nationales. Une époque où l'élu assumait ses fonctions dans un cadre de pur bénévolat, puis, plus rien et une véritable traversée du désert s'ensuivit. Après plus de 40 années de bons et loyaux services, on le lâche dans la nature avec une misérable pension, au même titre que le dernier manutentionnaire de certaines sociétés nationales huppées, pour le jeter dans la rue de son logement de fonction qui lui est retiré illico-presto par l'amnésie de ses propres ex-élèves, élus aux dernières élections et de surcroit généreusement et grassement payés pour ne rien faire .