14 résidents et maitres assistants du service de radiologie du CHU de Sidi Bel Abbès sont convoqués pour comparaitre aujourd'hui devant la chambre administrative du tribunal de Sidi Bel Abbès qui doit statuer sur la légitimité de la grève observée par ces médecins en date du 29 septembre dernier. La genèse de cette affaire a commencé dans la nuit du 29 septembre au moment où deux résidents du service de chirurgie qui n'étaient pas de garde se sont présentés au service de radiologie pour intervenir en faveur d'une malade hospitalisée et opérée à plusieurs reprises du thorax par le Pr Habbachi, a-t-on appris de sources médicales concordantes. Le résident de garde aurait, selon les mêmes sources d'information, exigé un dossier médical dont au moins un télé thorax et une lettre d'orientation pour juger de l'opportunité de l'examen demandé. Les deux résidents en chirurgie ont fait appel au directeur de garde, un paramédical de son état, qui aurait requis verbalement puis par écrit le scanner pour la malade. Le résident de garde qui a alerté le maitre assistant a apposé un niet catégorique en obéissant à son supérieur hiérarchique et en refusant de se soumettre aux injonctions du directeur de garde et du DAPM. La malade a été finalement selon le DAPM transférée à l'EPH de Sidi Djilali pour l'examen de radiologie. Le directeur de garde qui n'a certainement pas apprécié le comportement du résident de radiologie lui a notifié une suspension « de la garde ». Le Pr Sabri chef de service de radiologie qui était en congé scientifique n'a été mis au parfum qu'à son retour. Il nous a déclaré que le médecin résident en question était le major de sa promotion au niveau national. Au sujet de la faisabilité du scanner, notre interlocuteur était catégorique en soutenant le résident qui à son avis a été suspendu « arbitrairement en l'absence de l'application de la procédure ». Pour le Pr Sabri, le résident n'est pas suspendu encore moins quand la notification considérée « anonyme » provient d'un directeur de garde. En finalité les résidents et les maitres assistants convoqués par la justice ont observé un arrêt de travail de 2 jours avec garantie du service minimum en guise de solidarité avec leur collègue « suspendu arbitrairement ». Le directeur général du CHU que nous avons contacté a confirmé le dépôt de plainte contre les médecins et affirme n'avoir signé aucune notification de suspension pour le médecin résident en question. Toutefois ce responsable souligne que lors du débrayage des résidents, il a relevé un comportement déplacé de certains grévistes qui auraient refusé de reprendre le travail en menaçant de porter la protestation à d'autres services du CHU. Ce qui vraisemblablement l'aurait contraint à recourir au dépôt de plainte. Une affaire dont l'origine est un différend d'ordre scientifique se transforme en un dossier syndical politisé certainement par des cercles très doués dans la rédaction des communiqués et des revendications syndicales qui visent à faire pression sur les gestionnaires. C'est du déjà vu et vécu au service de chirurgie, traumatologie, psychiatrie et maintenant c'est le tour du service de l'imagerie médicale. Des observateurs avérés des arcanes du CHU estiment à juste titre que le résident suspendu est une victime d'une guéguerre livrée à distance entre des professeurs chefs de service pour obliger la direction du CHU à prendre position et se ranger dans un camp surtout que le premier responsable de cet établissement est fraichement installé à ce poste de responsabilité. L'ancien directeur a vécu les mêmes déboires jusqu'à son départ qui a été récupéré par un syndicat des médecins spécialistes.