Le Général Patron des services secrets français continu de confesser son passé et ses mains pleines de sang comme tous les autres généraux et officiers de l'armée française dans ses aveux qui seront consignés dans un rapport populaire, car aucune instance ni parti politique n'a décidé de poursuivre les sanguinaires français devant la cours internationale, même quand un juge Algérien faisait partie de ce tribunal international de la Haye n'a décidé d'assister une procédure quelconque. Monsieur Mohamed Bedjaoui était membre de la magistrature du tribunal international. Certains se dérobaient, car ils avaient pour eux et leurs enfants obtenus la Nationalité Française, ils ne pouvaient plus réclamer droit, ils ne sont plus Algériens. Voilà pourquoi la France officielle avaient fermé les becs de ceux qui pouvaient dénoncer ses crimes en Algérie. Le général en chef des services secrets dira dans cette troisième partie : « Plus de vingt mille personnes sont passées par le camp de Beni Messous : trois pour cent de la population de l'agglomération d'Alger. Comment confier tous ces gens à la justice ? Au cours d'une de ces visites, Devichi m'avait signalé un prisonnier qui n'avait pas été interrogé et qu'il soupçonnait d'avoir des responsabilités au FLN. Le suspect s'était rendu compte que nous parlions de lui et je vis qu'il était pris de panique. Il fut cependant convenu avec Devichi que je m'en occuperais plus tard. Après mon départ, le prisonnier s'est présenté à l'officier de police et s'est accusé de plusieurs assassinats. De ce fait, il a été régulièrement incarcéré à la prison d'Alger et présenté au juge d'instruction auquel il a raconté une histoire invraisemblable. Au bout du compte, les vérifications effectuées, on ne pouvait retenir contre ce suspect qu'un délit d'outrage à magistrat et il fut libéré. Ainsi, en s'accusant de meurtres qu'il n'avait pas commis, il avait réussi à échapper au camp. Sans notre action, le système judiciaire aurait vite été paralysé par ce genre de subterfuge. De ce fait, nombre de terroristes auraient recouvré la liberté et commis d'autres attentats. Par con, les exécutions sommaires faisaient partie intégrante des tâches inévitables de maintien de l'ordre. C'est pour ça que les militaires avaient été appelés. On avait instauré la contre terreur, mais officieusement, bien sur. Il était clair qu'il fallait liquider le FLN et que seule l'armée avait les moyens de le faire. C'était tellement évident qu'il n'était pas nécessaire de donner des ordres dans ce sens à quelque niveau que ce soit. Personne ne m'a jamais demandé ouvertement d'exécuter tel ou tel, cela allait de soi. LE TERRORISME DE FRANCOIS MITTERAND Quant à l'utilisation de la torture, elle était tolérée, sinon recommandée, FRANCOIS MITTERAND, le ministre de la justice, avait, de ce fait, un émissaire auprès de Massu en la personne du juge Jean Bérard qui nous couvrait et qui avait une exacte connaissance de ce qui se passait la nuit. J'entretenais les meilleures relations possibles avec lui et je n'avais rie à lui cacher. Si la torture a été largement utilisée en Algérie, on ne peut pas dire pour autant qu'elle se soit banalisée. Entre officiers, nous ne parlions pas de ça. D'ailleurs, un interrogatoire n'aboutissait pas nécessairement à une séance de torture. Certains prisonniers parlaient très facilement. Pour d'autres, quelques brutalités suffisaient. Ce n'était que dans le cas où le prisonnier refusait de parler ou essayait de nier l'évidence que la torture était utilisée. Nous faisions tout pour éviter aux jeunes cadres d'avoir à se salir les mains. Beaucoup en auraient d'ailleurs été absolument incapables. Les méthodes que j'ai employées étaient toujours les mêmes : coups, électricité, eau. Cette dernière technique était la plus dangereuse pour le prisonnier. Cela durait rarement plus d'une heure, d'autant que les suspects, en parlant, espéraient avoir la vie sauve. Donc ils parlaient vite ou jamais. Pour assurer ses hommes, le général Massu avait tenu à être lui-même torturé à l'électricité. En un sens, il avait raison : ceux qui n'ont pas pratiqué ou subi la torture peuvent difficilement en parler. Mais il n'était pas fou : il avait soigneusement choisi ses bourreaux parmi ses plus zélés courtisans. Si c'était moi qui l'avait torturé, je lui aurais appliqué exactement le même traitement qu'aux suspects, il s'en serait souvenu et il aurait compris que la torture, c'est encore plus déplaisant pour celui qui est torturé que pour celui qui torture. Je ne crois pas avoir jamais torturé ou exécuté des innocents, je me suis essentiellement occupé d'Algériens impliqués dans les attentats. Il ne faut pas oublier que, pour chaque bombe, qu'elle ait explosé ou pas, il y avait le chimiste, l'artificier, le transporteur, le guetteur, le responsable de la mise à feu, jusqu'à une vingtaine de personnes à chaque fois. Dans mon esprit, pour chacun de ces participants, la responsabilité était écrasante, même si les intéressés estimaient la plupart du temps n'être que les maillons d'une longue chaîne. Il était rare que les prisonniers succombent à un interrogatoire, mais cela arrivait. Je me souviens d'un homme, un musulman d'une quarantaine d'année, très maigre, qui avait été arrêté par mon régiment sur dénonciation. Apparemment, il avait l'allure d'un honnête ouvrier. L'homme était soupçonné de fabriquer des bombes et tous les indices concordaient pour établir s culpabilité. Mais naturellement, il niait tout en bloc. Il se disait tuberculeux et prétendait qu'il aurait été incapable de fabriquer une bombe, qu'il ne savait même pas ce c'était. Il bénéficiait effectivement d'une pension à cause d'une maladie pulmonaire, mais il ignorait qu'en perquisitionnant chez lui nous avions trouvé de la schneidérité et son livret militaire. Le document indiquait que pendant son service, effectué comme soldat appelé dans le génie, il avait été artificier. Ainsi, la dérive du système avait amené l'armée française à former un technicien en explosifs qui opérait en toute quiétude, subventionné par l'assistance publique.. L'interrogatoire avait lieu dans un petit hangar désert. Je ne disposais que d'un robinet et d'un tuyau d'arrosage. L'homme était assis sur une chaise et moi j'étais assis en face de lui. Il me fixa droit dans les yeux avec un petit sourire de défi. J'ai fais signe à mes hommes : ils lui lièrent les mains derrière le dos et lui enfoncèrent le tuyau dans la bouche. L'Homme suffoqua t se rabattis. On lui met le mouchoir ? dira un de mes hommes.- Mettez-lui le mouchoir. Mais allez-y doucement. Un sous officier lui mit le tissu sur le visage. Un autre l'arrosa avec de l'eau pour empêcher l'air de passer. Ils attendirent quelques secondes. Quand on retira le mouchoir, l'homme était MORT.