La guerre des prix menée par l'Arabie Saoudite fait rage, dans un contexte mondial de ralentissement économique accentué par les mauvais chiffres en provenance de Chine. La Russie subit de plein fouet la baisse des prix de l'or noir. Le pétrole s'enfonce toujours plus. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a chuté jusqu'à 59,02 dollars à Londres tandis que l'autre baril de référence, le light sweet crude (WTI), cotait à 54,28 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Des niveaux qui n'avaient plus été observés depuis mi-2009 et qui font perdre près de 50% aux deux barils depuis le début de l'année. La chute s'est accélérée aujourd'hui après l'annonce d'une contraction de la production manufacturière chinoise qui a atteint en décembre son plus bas niveau depuis sept mois, selon l'indice PMI de la banque HSBC. Or la Chine est le deuxième plus gros consommateur au monde de pétrole après les Etats-Unis, et est en passe de devenir le premier importateur mondial de brut. «Si l'activité manufacturière chinoise ne croît pas, et en l'occurrence se contracte, cela signifie que le reste du monde ne consomme pas tant que ça et que la Chine a besoin de moins d'énergie car elle fabrique moins de produits. Et comme elle est numéro deux économique mondial, cela fait beaucoup d'énergie», a expliqué Mike van Dulken, analyste chez Accendo Markets. L'autre source d'inquiétude est Russe. Selon ce même expert, les «tentatives désespérées» de Moscou, grand producteur d'or noir, pour soutenir le rouble, accroissait les craintes pour l'économie russe. La devise russe a notamment repris sa dégringolade, atteignant de nouveaux records de faiblesse face au dollar et à l'euro. De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait déjà jeté un froid sur les marchés en revoyant à la baisse ses perspectives de demande énergétique en 2015. Même si la chute du pétrole commence à impacter les Bourses des monarchies pétrolières du Golfe, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) campe sur sa position de ne pas intervenir sur les marchés pétroliers.