Le verdict est tombé tel un couperet en ce mercredi tard dans la soirée, le tribunal criminel d'Oran venait de condamner M.Mehidi Youcef, ex-commissaire et chef de la police judiciaire de la sûreté de wilaya d'Oran à cinq ans de prison ferme et prononcer la relaxe en faveur des trois co-inculpés. Poursuivis pour malversations et fausses écritures dans l'accomplissement des procédures routinières, dans une affaire qui a défrayé la chronique à El-Bahia, les trois officiers impliqués dans cette affaire en l'occurrence, un ex-officier, stagiaire à l'époque, Dehmani Hasni, une ex-inspectrice de la brigade des anti-stups, ainsi qu'un ex-policier qui faisait office de chauffeur lors de la perquisition, étaient tout simplement relaxés pour insuffisance de preuves pouvant les incriminer au même titre que leur collègue et chef hiérarchique. Le fil de l'histoire remonte à 2006, au moment de cette fameuse opération de perquisition effectuée au domicile sis à Mediouni, appartenant à un individu notoirement connu dans le milieu de la drogue et considéré par les services de sécurité comme l'un des barons de la drogue dans la capitale de l'ouest algérien. Tels que consignés dans l'arrêt de renvoi, les faits remontent plus précisément au 29 octobre 2006, en plein mois de Ramadhan, exécutant un mandat de perquisition, signé par le procureur de la République, une équipe de la brigade antidrogue s'est déplacée au domicile d'un suspect, objet d'un mandat d'arrêt, sis au quartier populaire de Mediouni. Sur les lieux, les enquêteurs ont saisi une quantité de 2,6 kilos de résine de cannabis sous forme de 60 plaquettes de 100 grammes chacune et une somme d'argent supposée provenir du trafic de drogue. Justement, c'est cet argent qui constitue le corps du délit reproché à ces enquêteurs chargés de la perquisition. En effet, selon l'acte d'accusation, il leur est reproché surtout la dissimulation illégale de l‘argent découvert à l'intérieur de la maison perquisitionnée et la destruction volontaire des premiers procès-verbaux dressés lesquels faisaient état de 150 millions de centimes, or les P.V falsifiés n'en ressortaient que 100 millions de découverts. Mais ces procès-verbaux sont aussitôt battus en brèche puisque la mère du suspect est venue revendiquer 150 millions de centimes pris par les policiers en affirmant que cet argent n'appartenait pas à son fils recherché et encore moins comme l'avaient prétendu les policiers, à savoir des revenus de la vente de la drogue, mais bel et bien aux héritiers et qu'il allait être réparti en eux. Ne s'arrêtant pas là, l'enquête a révélé également la disparition de 100 grammes de kif de l'ensemble de la quantité saisie. Pour rappel, l'affaite a déjà été jugée par la même juridiction en 2008, elle revient après le pourvoi en cassation effectué par le parquet général. Au premier procès, le tribunal avait prononcé trois condamnations et un acquittement. Donc, trois ans après les faits, les quatre mis en cause suscités ont comparu devant la justice pour répondre des chefs d'accusation de « faux dans des documents de procédures policières et vol ».