Et voila bien ! La énième partie du jeu a été jouée, le meilleur a gagné. Et bien gagné. Le rideau est tombé. Mais derrière ses volets, il reste pour les gros perdants le goût de l'amertume, de la grande défaite et du désenchantement. « Autant va la cruche à l'eau qu'elle fini par casser ». A Khartoum, c'est du Massri qui avait été cassé. Sur l'aire de jeu tout du moins. Autant ils s'étaient proprement cru des pharaons, aussitôt est venu Moussa les briser encore. Confirmant une fois de plus l'adage disant : « Li Kouli faraôun, illih Moussa ». Le Moussa en question qui les avait réduit au silence a été l'Algérie en l'occurrence. Gros dépit, grande désillusion, rêves fous partis en fumé, et tant d'espoirs brisés. En plus d'un discrédit total formulé par l'opinion internationale. La première victoire avait été sans gloire, car parsemée de traîtrises, de reniements, de fourberies et toutes sortes de vulgaires comédies du plus bas prix. Exactement à l'image et de la valeur de leurs feuilletons, si insipides et aussi pleins d'intrigues de bas étage. Que tout esprit sensé horripile et rejette. Autant, au plus haut niveau de l'Etat du Caire, il avait été des combines, des coups fourrés, des peaux de bananes glissées, un forcing effréné et des attitudes relevant autant du drame que du burlesque en fin de compte, autant la violence du retour de manivelle avait été bien ressentie. A moins de nous tromper, il est à parier que désormais, plus aucun Massri ne goûtera jamais plus au sel fin de l'Algérie. A la belle vie et à l'argent coulant à flot. Fini tout cela. A cause de quoi ? D'une simple joute sportive. Une compétition dans laquelle, ceux derrière les manigances et les intrigues de palais, n'auraient jamais dû s'immiscer en y fourrant le nez ; s'en mêlant pour se retrouver embourbés jusqu'aux oreilles, et de si piteuse façon. Nul ne peut forcer le destin, ni plus longtemps influer sur le cours de ses évènements. Les Cairotes avaient voulus éliminer jusqu'au facteur chance. Les voila jouant de malchance. Certainement, à l'heure actuelle, ruminant leur spectaculaire défaite ; dans la situation de s'invectiver les uns les autres, proférant des menaces à l'encontre du plus faible en jurant d'avoir sa tête. Mais c'est leur politique et on s'en lave les mains. A aucun moment l'Algérien n'avait été dupe de leur minable stratégie ; sachant parfaitement à quels gens remplis de fourberie, de lâcheté et autant de traîtrise il avait affaire. Tous autant qu'ils sont, ayant la tête remplie de « Tfer'îne » (pharaonisme prétentieux). Pour la énième fois, la chance nous a donné la possibilité et l'avantage de leur donner la leçon qu'ils méritaient. Amplement justifiée. Leur caquet rabaissé aux yeux du monde. A nous d'avoir eu en premier le plaisir de les voir se dégonfler comme une baudruche. Ils nous avaient traités de tous les noms, humiliés en notre qualité de hôtes. Nous en voulant à mort sans que rien ne vienne justifier pareille attitude. S'attaquant aux ambassadeurs d'un pays qui a de tout temps démontré ses valeurs. Tant il est de la jalousie. Ces vassaux n'ayant jamais su gagner ne serait-ce qu'une once de fierté de laquelle se prévaloir. Leurs responsables restant agenouillés et quémandant de la pitance, maintenant leur peuple dans la plus honteuse des misères. A l'instar de toutes les dictatures du tiers-monde. Derrière chacune, seule une caste se pavane, se gorge et se rengorge, sans jamais se rassasier. Tant leur faim du pouvoir est démesurée. Mais par ailleurs, ne dit-on pas que vouloir c'est pouvoir ? Ils avaient voulu et tant désiré, mais n'avaient rien pu combler de leurs prétentions.