Le 8ème Festival international du cinéma arabe bat son plein actuellement au centre des Conventions d'Oran pour dix jours de compétition autour des 38 films sélectionnés. Mis à part le faste de la cérémonie d'ouverture qui s'est déroulée en présence du Ministre de la culture, Azzedine Mihoubi, du Ministre de la communication, Hamid Grine, du président de l'autorité de régulation audiovisuelle, Miloud Chorfi et de plusieurs vedettes du 7ème art a eu lieu en musique avec l'interprétation des chansons des plus grands films algériens par l'orchestre symphonique nationale dirigé par le maestro Farid Aoumar, la question de l'état de la culture dans notre pays en général et celui du cinéma revient comme un grand boomerang à la face de ceux qui veillent sur les activités cinématographiques et leur rayonnement. Et si cette année l'invitée d'honneur est la Turquie qui a dépêché une importante délégation conduite par la star Salim Bayraktar, plus connu chez les cinéphiles arabes sous le nom de "Sounboul Agha" dans le feuilleton "Harim essultan" (le harem du sultan), qui est à sa quatrième saison, ce pays donne l'exemple à l'échelle du monde arabe en matière de production de films. Rien en effet ne pourra cacher l'écran de fumée qui se joue à Oran puisque dans le reste des provinces du pays, le cinéma est embryonnaire voire inexistant ! L'actrice italienne Claudia Cardinale née en Tunisie et qui a joué dans Le Pigeon, Hold-up à la milanaise, l'Audience est aussi à Oran, en compagnie des Egyptiens Salim Sabri, Mahmoud Hamida, Wafa Amer et Leïla Ouloui, des Syriens Sabah El Djazaïri, Soulaf Fawakhirdji et Susan Nedjmeddine. Manque de moyens, un réseau de diffusion quasi inexistant. Le cinéma algérien peine à se relever malgré les attentes du public. Des films qui obtiennent des récompenses à l'étranger, le dernier épisode d'Harry Potter qui débarque sur les écrans, des festivals, comme les Rencontres cinématographiques de Béjaïa ou les Journées cinématographiques d'Alger (JCA), qui font carton plein... Le septième art algérien semble à la fête. Pourtant, « tout ça n'est qu'un cache-misère ! » déplore Lamine Ammar-Khodja sur le site Jeune Afrique, jeune réalisateur et animateur d'un ciné-club. Le cinéaste Yanis Koussim, 30 ans, s'amuse aussi de ce trompe-l'œil : « Il y a eu 147 articles dans la presse quand mon court-métrage, Khouya, a eu un prix au Festival du film de Locarno : ils n'ont rien d'autre à se mettre sous la dent ! »