Ils font partie de la commune de Mostaganem de par leur résidence mais hélas, ils manquent de tout ‘' pauvreté, chômage, misère, isolement et aucun signe de civilisation'' inscrits sur la carte de la ville comme quartiers urbains, mais en vérité, ils gardent toujours l'image de douars du temps du colonialisme. Oubliés à chaque rendez-vous de développement, mais on se souvient toujours d'eux durant les élections. Pour les élus, ces riverains ne sont que des bulletins de votes, alors que cette région a demeuré pour toujours comme le gardien du littoral, et le berceau de centaines de cadres universitaires... Pourquoi cette discrimination et jusqu'où devra souffrir la population d'Aizeb et Amarna !? Réflexion a rendu visite à cette frange marginalisée de la population et expose leurs doléances. Reportage : A quelques kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Mostaganem en allant vers Sidi Ali, Sidi Lakhdar ..., se trouvent au bord de la route nationale 11, les villages d'Aizeb et Amarna mitoyens mais distants l'un de l'autre que par quelques centaines de mètres. Deux véritables douars ruralisés loin de toute civilisation moderne où sont érigées des maisons, les unes regroupées en blocs ou hameaux, les autres éparpillées sur plusieurs hectares et séparées par la route, de la terre ferme à la mer.Deux quartiers hélas oubliés de Mostaganem et dépourvus de l'essentiel des commodités relatives aux cadres de vie des populations qui y résident. Aïzeb et Amarna, deux douars qui luttent pour un monde civilisé Ceux qui ne connaissent pas le découpage administratif, ils ne peuvent admettre que ces deux douars mitoyens puissent faire partie intégrante de la commune de Mostaganem, deux contrées érigées le long d'un littoral méditerranéen d'une beauté exceptionnelle avec toute la possibilité d'émerger en une zone touristique compte tenu de leur situation géostratégique d'où une exploitation à caractère touristique serait plus bénéfique et rentable pour la zone, et ce en raison des vacanciers qui y affluent chaque année. En d'autre terme un ‘'territoire'' plutôt hospitalier plus compétitif en matière d'investissement dans l'hôtellerie. La première impression que peuvent avoir les visiteurs en pénétrant au sein de ces deux quartiers oubliés de Mostaganem, c'est ce sentiment de marginalisation et d'oubli dont font l'objet les citoyens perdus et égarés au sein d'une civilisation ruralisée dépendante de la commune mère ‘'Mostaganem''. En d'autres termes, deux villages, qui ne font même pas figure de quartiers ou de cités comparables à ceux de la ville et qui ne profitent d'aucun avantage ni développement communal moderne, et qui semblent abandonnés à eux mêmes. La visite dans ces lieux, pour les citoyens que nous avons pu côtoyer et interroger a été un espoir pour eux, surtout pour les jeunes regroupés çà et là à proximité du seul café existant à Aizeb se plaignant de leur avenir, et dont la situation est plus que déplorable en raison du chômage qui sévit sur les lieux et l'absence de toutes structures culturelles, des lieux où il n'existe ni aires de jeux, ni loisirs ni centre culturel etc... Tout d'abord, ces habitants nous ont pris pour quelques agents recenseurs au service de quelques institutions prometteuses d'avenir. Leurs visages se sont vite assombris quand nous nous sommes présentés laissant place à des déceptions. Un citoyen âgé a daigné répondre à quelques-unes de nos questions concernant les villages. Ce dernier nous informa : ‘' Si on peut le décrire comme cela, Aizeb est notre nouveau village, lequel est né vers les années 1965, et habité par les populations dès le début des années 1970. Il existe environ 130 à 136 maisons et bâtisses où vivent des familles en communauté et qui ont afflué à partir de l'ancien Aizeb situé un peu plus haut. De son côté ouest, le village s'étend jusqu'à Sonaghter, et du côté est, il se prolonge vers le douar Amarna et le pont du Cheliff où l'eau de l'Oued débouche sur la mer méditerranée ‘'. Je lui ai fait remarquer qu'avant d'arriver au ‘'Djbel Ediss'' nous avons emprunté une route secondaire où une plaque indique la direction de Aizeb ; et laquelle était obstruée par le sable, ce qui nous a obligé à faire demi-tour et retourner vers la route nationale. ‘'Il s'agit de l'ancienne Aizeb, datant des années 1870''selon lui répond-il. Nous accompagnant dans notre périple, aux quatre coins du village, notre guide nous a montré ce que nous avons pu constater de visu nous-mêmes, certaines anomalies relatives au cadre de vie des citoyens, et dont il nous a fait part et a pu nous décrire tant bien que mal. 3 classes seulement assurent la scolarisation des élèves de tous les paliers primaires La seule école primaire qui existe depuis les années 1975est dotée de 3 classes assurant les études des élèves de tous les paliers primaires, c'est-à-dire de la première année préparatoire à la sixième année élémentaire. Dans cet établissement scolaire une extension des travaux pour la confection d'autres classes est en voie de réalisation. Ce projet pour agrandir l'école a débuté depuis Janvier 2015 selon les citoyens. L'inexistence d'un CEM et d'un lycée posent un problème crucial aux étudiants, qui doivent se déplacer à Kharrouba ou en ville à Mostaganem tous les jours par leurs propres moyens, faisant craindre le pire aux parents qui ont peur pour leurs enfants et particulièrement pour les jeunes filles qui se déplacent seules et à des heures inadaptables en hiver, nous informent ces résidents. Un château d'eau récemment construit, vide, et la population sans eau Pour ce qui est de l'eau, cette denrée vitale si précieuse fait polémique dans ces lieux situés à juste quelques mètres de la station de dessalement qui alimente toute la ville de Mostaganem et ses régions. Selon nos interlocuteurs, c‘est incompréhensible, et un vrai mystère à élucider, pour cause, Aizeb est partagé en deux, une partie des villageois ne manque pas d'eau, tandis que les autres, les robinets de leurs foyers sont à secs, selon nos interlocuteurs la pénurie d'eau date d'avant le mois de Ramadan 2015, alors que les conduites y afférentes existent bel et bien. Dans un endroit qui débouche sur la vue de quelques hauteurs parsemées de quelques broussailles servant de protection, juste à proximité d'une déchetterie à ciel ouvert improvisée où s'amoncellent des déchets et ordures ménagères de toutes les natures, se dresse un château d'eau qui aurait été récemment construit selon eux , mais hélas vide de son contenu liquide. On a demandé pourquoi ?, les résidents n'ont pas pu expliquer le pourquoi de son abandon par les autorités concernées. Ni camions de ramassage des ordures, ni routes bitumées, ni moyens de transport : c'est l'enfer ! Il fut aussi signaler le problème du ramassage des ordures, leur principal sujet et souci quotidien ! En ce sens, l'absence d'agents de nettoiement oblige les citoyens à improviser des déchetteries n'importe où au sein même du village, ce qui engendre davantage de désagréments à leur cadre de vie au détriment de leur santé. En matière d'urbanisme pour les voieries communales, contrairement aux autres quartiers de la capitale de la wilaya,seules 2 ou 3 routes sont bitumées, le reste, ce ne sont que des pistes servant de voies d'accès et d'artères au village et à leurs domiciles.Le moyen de transport a été évoqué, certains expliquent que leurs douars sont dépourvus de bus et /ou de taxis, à cet effet, ils doivent compter sur les bus intercommunaux qui passent parfois complets. Pas de cimetières pour les morts ‘'Nos morts sont enterrés quelques parts sur les hauteurs vu l'absence de cimetière'' clame un citoyen. Bref, des‘'quartiers civilisés ruralisés'' morts laissés pour compte par des élus communauxqui se sont succédés au fil des années à la tête de la commune de Mostaganem. Les routes, le gaz naturel, l'eau potable, l'assainissement, les espaces verts, l'éclairage public qui existe et qui manque d'entretien ainsi que l'aménagement urbain, le travail pour les jeunes, les centres de loisirs et culturels, les connexions à internet, etc... sont les revendications prioritaires de la population. Une annexe communale fonctionne avec deux agents seulement ! Un peu plus loin, à quelques encablures au centre d'intersection de Aizeb et Amarna se trouve une annexe communale ‘Mairie'' au service de la population des deux douars où activent deux fonctionnaires. Il existe également un centre de santé situé juste à côté et qui était fermé au moment de notre visite ce mercredi 9 septembre 2015 à 11 h 20. Un centre de santé orphelin sans ambulance et un medécin qui travaille 2 fois par semaine et un bureau de poste fermé Ce centre sanitaire selon les déclarations du guide nous accompagnant est opérationnel à plein temps, un médecin y assure des vacations pour les habitants deux à trois fois par semaine. L'absence d'une ambulance en ces lieux est à déplorer, vu que l'évacuation des malades se fait très difficilement, surtout de nuit, où il faut attendre le petit matin pour se rendre à l'hôpital c'est ce qu'affirme un citoyen. Le bureau de poste existe dans ce village de Aizeb, mais au grand dam de ces populations, il n'est pas encore ouvert, c'est ce qu'affirment les habitants, qui doivent se déplacer en ville pour toute opération de retrait d'argent ou de prestations des services y afférentes. Une passerelle et un poste de gendarmerie constituent une urgence pour la population Les résidents regrettent aussi l'absence de passerelles pour les passages des piétons afin de rejoindre les habitations de l'autre côté de la route et vis-versa, circulation incessante des véhicules à longueur de journée oblige d'où possibilité de risques d'accidents. Ces derniers réclament également une annexe de gendarmerie pour leur sécurité et la sécurité de leurs biens.Pour ce qui est des visites programmées par les élus de l'assemblée communale, les citoyens disent ne pas connaitre leur président d'APC de Mostaganem qu'ils n'ont jamais vu. Dans ce contexte, ils ajoutent que seul le chef de daïra leur rend visite en cas d'urgence. Pour ce qui est des logements ruraux dans le cadre de l'aide du ‘'FONAL'', quelques citoyens nous ont remis des copies de décisions d'éligibilité à l'aide de l'Etat à l'habitat rural dont ils sont titulaires et dont nous détenons des copies, ces derniers nous précisent qu'ils sont au nombre de 17 qui seraient bénéficiaires de ce type d'habitat depuis 2009, mais qu'ils n'ont jamais reçu d'arrêtés d'attribution à ce jour. Tout un rêve parti en fumée. Le douar Amarna mitoyen vit à peu près dans les mêmes conditions, mais contrairement à Aizeb, il a son propre centre de santé et sa propre école primaire. Il est privé de connexion au réseau téléphonique.