Face au manque flagrant de pluie et d'eau à usage agricole à travers la région de Mostaganem, les fellahs demeurent si inquiets pour leurs cultures en céréales, et les arboriculteurs affolés de voir leurs vergers périr sans pouvoir les irriguer en abondance. Les arboriculteurs des deux daïras de Bouguirat (Bouguirat, Sirat, Saf-saf, Souaflia) et celle de Mesra (Mesra, Mansourah, Ain Sidi Cherif et Blad Touahria) où subsistent encore bon an et mal an quelques vergers d'agrumes, se désolent de voir la production d'orange connaitre d'énormes pertes au cours de la récolte de cette année. La principale cause de cette baisse en rendement demeure l'insuffisance de l'eau à usage agricole, les puits agricoles dont certains dépassent les 100 mètres de profondeur, équipés de motos-pompes ne parviennent pas à suffire à irriguer convenablement un hectare d'orangers. La nappe phréatique de la région semble tomber à sec au fil de tant d'années de pompage. L'arboriculture fruitière est une grande consommatrice d'eau, surtout lors de la floraison qui reste une phase nécessitant un important apport hydrique pour la formation des fruits, mais malheureusement, ce précieux liquide vient souvent à manquer pour les raisons avancées. En face de ce manque d'eau, les arboriculteurs de la région sollicitent l'intervention de l'état pour les aider à sauver leurs vergers par l'introduction de nouvelles techniques d'irrigation et surtout par un apport suffisant d'eau en provenance des barrages de la wilaya, de la station de dessalement ou des stations d'épuration ( à titre d'exemple celle de Fornaka contient des millions de mètres cubes qui stagnent au sein des bassins en s'évaporant inutilement ).Les 1.600 hectares d'agrumes de la région sont ciblés de plein fouet par le dépérissement, suite à la sècheresse qui sévit et au tarissement de certains puits agricoles . Le recours au creusement de nouveaux forages à travers la région ne parait point répondre aux attentes des fellahs, de par le faible débit d'eau, fourni et incapable de satisfaire les besoins en eau d'un verger de quelques hectares. La baisse de la production au cours de cette récolte s'est répercuté directement sur le prix de vente de l'orange, qui est cédé au marché au prix fort allant de 150 à 200 dinars le kilogramme et qui reste presque hors de la portée de certains ménages au bas revenus. Un de ces fellah de Sirat,M.H.A ,disposant d'un verger de 5 hectares d'oranges de très bonne qualité "la Thomson «si pulpeuse et si prisée par les consommateurs, déplore de telles pertes et s'élève contre ces décideurs qui les font nourrir de promesses qu'ils ne tiennent plus, il affirme que l'un des cadres de la direction de l'agriculture leur a affirmé que le problème du manque d'eau sera résolu définitivement en 2010, et l'année 2016 s'annonce sans qu'aucune goutte ne coule au sein des vergers qui agonisent déjà.