C'est la devanture d'un grand espace commercial au plein centre-ville de Mostaganem. Le touriste étranger qui va venir et se trouver en face de cet établissement que va-t-il penser ? Est-ce une grande volière, est-ce un petit zoo, ou c'est un centre de rééducation pour délinquance juvénile. Il ne connaitra la réponse que s'il a la curiosité de jeter un coup d'œil par la porte où il verra juste à côté de cette porte un peu de vaisselle qui le laisse envisager que c'est peut-être un centre commercial. Et oui, c'est le Prisunic de Mostaganem Du temps de la liquidation des supermarchés tel que les souks el-Fellah, les employés du Prisunic se sont constitués en coopérative et ont gardé ouverte cette surface, ce qui leur a garanti leurs salaires, c'était leur gagne-pain. Ils se sont scindés en deux groupes. Un groupe a gardé le Prisunic et le deuxième groupe a pris le grand hangar qui servait de stock et de magasin du premier, juste au-dessus du Cinémonde. Or, comme dans toute organisation, tout regroupement c'est la valeur des hommes qui prime, il s'est avéré que les gens qui ont pris le hangar avaient plus d'expérience, bien plus de technicité et de savoir-faire que ceux du centre-ville. Ils ont organisé ce hangar en centre commercial qu'ils ont dénommé DJAZI et ils l'ont utilisé comme une grande alimentation générale, avec en plus quelques articles de première nécessité, et ce commerce a été tellement florissant qu'il a couvert presque tout le quartier de la pépinière et ses environs et je crois que ce centre est toujours opérationnel à ce jour. Mais les gens d'en haut, comme ils n'ont aucune culture commerciale, ont commencé déjà par enlever les panneaux de Pub des vitrines, puis ils ont barricadé les rayonnages à l'intérieur, puis ils se sont barricadé de l'extérieur et avec leur esprit et culture de souk hebdomadaire, ils ont déposé leurs articles à même le sol et les ont entouré par des espèces de barrières/comptoirs. Personne n'est là pour vous renseigner, vous passez votre temps à chercher des yeux le vendeur ou la vendeuse. Et si vous les trouvez, ils ne connaissent presque rien de l'article pour lequel vous voulez être renseigné Et petit à petit le prisunic a commencé à être délaissé par les gens qui venaient s'y approvisionner jusqu'à ne devenir que le fantôme de lui-même. Si on veut booster le tourisme à Mostaganem, il faut que les autorités locales prennent conscience de cette situation et imposent aux responsables du prisunic d'abord de retirer ces grilles qui donnent un aspect sale et hideux de la devanture de ce beau local, qu'ils réorganisent leur intérieur et leur personnel et qu'il donnent à cet espace sa vraie image de grande surface. S'ils ne peuvent pas entreprendre ces modifications faute de moyens, ils n'ont qu'à louer leurs rayons à des commerçants privés et la tout de suite se verra la différence. Il y a des gens dans le privé qui n'attendent que des occasions pareilles pour pouvoir s'agrandir et développer de plus en plus leur commerce.