Les jeunes sans emplois, qui ont réussi à se faire une place au soleil par le biais de cet organisme, privilégient le secteur tertiaire, autrement dit celui des prestations de services, et ce, au détriment du secteur primaire, à savoir l'agriculture. Cette option semble aller à contre-courant de la vocation essentiellement agro-pastorale de la région des Béni-Chougrane, quoique le transport des marchandises ne soit pas tout à fait en contradiction avec cette vocation, quand on voit l'importante production agricole à évacuer vers les régions moins nanties par la nature. Néanmoins, la lecture des chiffres communiqués par l'ANSEJ, suggèrent clairement que les jeunes sans emplois de cette région commencent à se désintéresser de l'agriculture de leurs ancêtres, puisque seules 215 petites entreprises ont été créées dans le secteur agricole contre 368 dans le secteur tertiaire, soit 153 projets de mieux. Pire, le secteur primaire figure en bas du palmarès, puisque les projets liés à l'hydraulique et censés venir à son aide, ne dépassent pas 11 petites entreprises. Selon les spécialistes qui ont cherché à déceler les causes de ce curieux manque d'intérêt, en dépit des atouts agraires qu'offrent les 47 communes de la wilaya de l'Emir, sont cités la cherté des intrants (semences, engrais, produits phytosanitaires), de la location de matériels de labours, de la main d'œuvre, sans parler des lenteurs bureaucratiques qui sclérosent le domaine. Enfin, les malheurs qu'ont vécus dernièrement leurs aînés, avec le ratage de l'opération RFIG, ne plaident guère en faveur de ce domaine auprès des jeunes, qui préfèrent amasser rapidement des capitaux pour honorer leurs engagements en matière de remboursement de crédits. Heureusement qu'un autre secteur, qui semblait condamné à disparaître, commence à renaître, tel un phénix de ses cendres. Il s'agit de l'artisanat, que le ministère de tutelle s'emploie à booster, entre autres, par la création d'une Maison de l'Artisanat à Mascara, laquelle servira de vitrine pour promouvoir les produits issus de la création locale, celle qui intéresse les touristes et par conséquent l'apport en devises.