Le président Abdelaziz Bouteflika veut récupérer les milliards détournés ces dernières années par de hauts dirigeants et chefs d'entreprises, les sommations et les arrestations provoquent une véritable psychose auprès de certains hauts cadres de crainte que leurs identités soient balancées durant les interrogatoires. Aux bureaux des enquêteurs de la DRS, le froid de janvier disputait déjà la place au prochain tsunami qui pourrait être la Sonelgaz ou Naftal, est-ce enfin le virage tant attendu…. ? Certains ministres impliqués dans des affaires de corruption sont ciblés par la justice. Cité par la rumeur dans le scandale de l'autoroute est-ouest, Amar Ghoul est désormais dans le collimateur de la jus¬tice. Le ministre des Travaux publics et membre influent du Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste «modéré») aurait été gravement mis en cause par un directeur de l'Agence nationale des autoroutes, dans un rapport qui a déjà abouti à l'inculpation du secrétaire général, incarcéré, et du directeur de cabinet du ministère, sous contrôle judiciaire. Corps du délit, le «chantier du siècle», qui devait relier Tlemcen à Annaba sur 1 216 km , est un gouffre financier, dont le coût initial, estimé à 11 milliards de dollars, a été revu à la hausse avec un supplément de 7 milliards. Selon le « El Watan », le groupe japonais bénéficiaire de cette rallonge aurait versé de fortes commissions au ministre et à ses proches collaborateurs pour obtenir le marché, avant de le céder en sous-traitance à des entreprises aux compétences douteuses. Saidani et l'affaire des 300 millions d'euros La semaine dernière, c'est le PDG de Sonatrach qui a été placé sous contrôle judiciaire pour «malversations», alors que d'autres dirigeants de la puissante compagnie des hydrocarbures, qui brasse plus de 80 milliards de dollars de ¬chiffre d'affaires, ont été incarcérés. Chakib Khellil, ministre de l'Energie et des Mines serait donc cerné par le scandale. Comme Saïd Barkat, ministre de la Santé impliqué dans une affaire de détournement alors qu'il dirigeait l'Agriculture, ou encore Amar Saïdani, l'ex-président de l'Assemblée nationale de 2004 à 2007, qui aurait détourné 30 milliards de dinars (300 millions d'euros environ) du Fonds de soutien aux agriculteurs, blanchis dans l'immobilier dans les quartiers chics d'Alger, Paris et Barcelone selon des témoignages rapportés par l'hebdo El-Khabar. Dans ce feuilleton de scandales gigognes, c'est le redoutable Département du renseignement et de la sécurité (DRS, services spéciaux) qui a mené les enquêtes, n'hésitant pas à sacrifier un colonel «conseiller» du ministre de la Justice et un général à la retraite, accusés de trafic d'influence. S'agit-il d'une réelle volonté de lutter contre la corruption généralisée qui a classé l'Algérie à la 111e place sur 180 pays, dans le palmarès 2009 de l'ONG Transparency International ? Ou d'un tir de sommation dans les traditionnelles luttes d'influence dans le sérail ? Le DRS s'implique dans le combat contre la corruption Les DEC, dans la période des années noirs marquées par l'anarchie, ont ouvert la voie à toutes les formes de dévastation et de rapacité, profitant de l'affaiblissement de l'Etat, ont dilapidé le foncier agricole et urbain et les banques publiques. Les banques Khalifa Bank et la BCIA, s'inscrivent dans la stratégie de détournement à grande échelle des deniers publics de certains sphères à haut niveau qui ont profité de l'absence des services de contrôle tels que le DRS et les institutions de l'ANP qui étaient impliquées dans à fond dans le combat du terrorisme. Les affaires de Khalifa et de la BCIA et les détournements à la BNA et Algérie Telecom par certains cadres de l'état ont révélé l'affluence du mal causé par ses hauts responsables à l'économie nationale. C'est à ce niveau que le DRS à été réclamé par le président de la République pour enquêter sur tous les cas de corruption et de malversation, à tous les niveaux, la tâche du DRS, est rude face au phénomène de corruption et de détournement de biens publics.