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Le DRS s'implique et redouble de vigilance Face à la corruption et aux malversations préjudiciables à la sécurité nationale et aux entreprises stratégiques
Photo : S. Zoheïr Par Abdelkrim Ghezali Les Algériens savent patienter quand le pays est en difficulté financière ou quand des priorités stratégiques et bénéfiques pour la nation sont engagées. Ils ont supporté l'austérité et serré la ceinture pendant de longues années de disette et de vaches maigres. Face aux impératifs de la lutte antiterroriste, ils ont supporté l'insupportable pour peu que l'Algérie retrouve la paix, la stabilité et la sécurité nécessaires à tout processus de développement. Les années de braise ont coûté cher au pays tant en vies humaines, en temps, qu'en moyens dilapidés et détournés alors que des Algériens anonymes, membres de l'ANP, de la police, des cadres, des paysans se sacrifiaient pour que l'Algérie reste debout. La période des DEC, marquée par l'anarchie, a ouvert la voie à toutes les formes de prédation et de cupidité. Sous le couvert d'un libéralisme débridé et profitant de l'affaiblissement de l'Etat et de ses structures de contrôle, des responsables sans scrupules ayant essaimé dans tous les niveaux institutionnels, ont dilapidé le foncier agricole et urbain avant de s'en prendre aux banques publiques. La création de Khalifa Bank et de la BCIA, pour ne citer que celles-là, s'inscrivait dans une stratégie diabolique de détournement à grande échelle des deniers publics. Si l'Algérie n'a jamais été mise à genoux, c'est grâce à ces Algériens qui se trouvaient et se trouvent à différents niveaux de responsabilité et dans toutes les institutions, pour combattre le mal sous toutes ses formes et pour préserver l'essentiel. Ce que les citoyens n'admettent jamais est le fait que des Algériens se sacrifient pour la communauté alors que d'autres s'enrichissent illégalement. Quand l'Algérie a retrouvé la paix et la stabilité, les scandales ont commencé à remonter à la surface et jusque-là ce n'est que la partie visible de l'iceberg qui est perçue. Les Algériens qui attendaient que le pays rattrape le temps perdu, que les moyens du pays soient tous mobilisés pour répondre aux immenses attentes des citoyens, des responsables d'entreprises stratégiques continuent à agir comme si le patrimoine public était une affaire familiale et qu'ils pouvaient se servir à volonté, mettant ainsi en danger la stabilité chèrement retrouvée. La colère des citoyens et les émeutes qui ont émaillé les années 2000 et continuent à éclater ici et là, sont dues essentiellement aux comportements de responsables qui ne se contentent pas de leurs salaires et qui cherchent à s'enrichir par tous les moyens et aux dépens du bien-être général, de la stabilité sociale et de la sécurité nationale. C'est à ce titre que le DRS s'implique avec force dans la lutte contre ces responsables véreux qui font de la corruption, des détournements et des passe-droits un mode de vie. Les affaires de Khalifa et de la BCIA ont révélé l'ampleur du mal et des dégâts causés par de hauts responsables et d'autres à des niveaux intermédiaires, à l'économie nationale. D'ailleurs, le DRS a repris le dossier de Khalifa en main et est en train de convoquer toutes les personnes impliquées dans cette escroquerie du siècle qui a dépassé les dimensions financières pour prendre des allures politiques gravissimes lors de la présidentielle de 2004. Bouteflika est conscient des enjeux de la corruption et de la mauvaise gouvernance préjudiciables aux entreprises stratégiques, à l'économie et à la sécurité nationales. Aucun effort ne peut aboutir si des responsables sabotent par leur cupidité et leur avidité les projets engagés et visant à mettre en place un environnement politique et moral favorisant le développement et la croissance dont la majorité des Algériens ont grandement besoin. Si le DRS est sollicité par le président de la République pour enquêter sur tous les cas de corruption et de malversation, c'est parce que les conséquences de ces agissements menacent la paix sociale, la stabilité politique et la crédibilité de l'Etat et de ses institutions. Lorsque la majorité des citoyens aspirent à un confort minimum fait d'un logement, d'un emploi et d'une justice juste, d'autres se permettent illégalement d'acquérir des biens immobiliers et mobiliers de luxe aussi bien en Algérie qu'à l'étranger en faisant fi des lois, des priorités du pays et de sa sécurité. Car, il ne s'agit plus d'un épiphénomène avec des dimensions gérables mais d'une véritable gangrène qui mine l'Etat, la nation, ses institutions et qui se ramifie au sein de la société et de l'administration publique. La tâche du DRS, qui continue à perdre ses éléments dans la lutte antiterroriste, est ardue face à phénomène de corruption et de détournement de biens publics.