Pour sa première interview en tant que président des Etats-Unis, sur ABC, Donald Trump a défendu bec et ongle les sorties de sa campagne jugées les plus populistes. Persister et signer. Telle semble être la ligne de conduite actuelle de Donald Trump, qui multiplie les décrets présidentiels. Pour sa première interview télévisée en face-à-face depuis sa prestation de serment, sur ABC, le président des Etats-Unis a repris mercredi quelques-unes des affirmations les plus polémiques de sa campagne. Il y est également apparu obsédé par sa popularité. Trump n'a pour l'instant pas mis une seule goutte d'eau dans son vin. Depuis 2015 et un vote du Congrès, une loi interdit formellement l'usage de la torture. Donald Trump ne serait pourtant pas contre son retour, notamment la technique de la "simulation de noyade". "J'ai parlé il y a 24 heures avec des personnes au plus haut niveau du renseignement. Et je leur ai demandé 'Est-ce que cela marche? Est-ce que la torture marche ? Et la réponse a été 'oui, absolument'", a-t-il assuré à ABC. "Je m'en remets [au chef de la CIA Mike] Pompeo et [au ministre de la Défense James] Mattis et à mon équipe, a cependant ajouté le président américain à la chaîne de télévision ABC. S'ils n'en veulent pas, ça me va. S'ils la veulent, alors je travaillerai à cela. Je veux faire tout ce qui est possible, en restant dans les frontières de la légalité." Trump a également promis que le Mexique paierait in fine pour le mur frontière dont il a lancé la construction "immédiate" par décret présidentiel mercredi. Et cela malgré le refus martelé du président Enrique Pena Nieto. "Il est obligé de dire cela, a expliqué le milliardaire. Mais moi je vous le dis: il y aura un paiement, même si le montage sera peut-être compliqué." Il a au passage évoqué la renégociation du traité de libre-échange en vigueur depuis les années 90. "Nous allons faire un nouvel accord commercial avec le Mexique parce que nous nous faisons tabasser", a-t-il affirmé. Une référence au déficit commercial avec le voisin mexicain, où se trouvent de nombreuses industries produisant pour des clients aux Etats-Unis. FICHER LES MUSULMANS ! Trump avait suscité un tollé, pendant la campagne, en proposant de fermer la frontière des Etats-Unis aux musulmans étrangers. Il ne compte pas tourner le dos à cette mesure, même s'il est resté évasif sur les pays concernés lors de l'interview sur ABC. "Ce n'est pas une interdiction pour les musulmans, a-t-il affirmé. Mais ce sont les pays qui connaissent un énorme terrorisme." Interrogé sur la colère que cela pourrait susciter, il s'est contenté de répéter que "le monde est un foutoir". Le projet de décret présidentiel sur la question, révélé par le Washington Post mercredi soir et intitulé "Protéger la nation d'attaques terroristes par des étrangers" bloquerait pendant un mois l'arrivée aux Etats-Unis de ressortissants d'Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen. Il prévoit également l'arrêt complet pendant quatre mois du programme américain d'admission de réfugiés de pays en guerre. Le milliardaire américain, estime que de nombreux musulmans sont favorables au djihad violent contre les Américains. Sa proposition a fait un tollé. C'est la nouvelle controverse de Donald Trump. "J'ai des amis musulmans, ce sont des gens très bien, mais ils savent qu'il y a un problème, et on ne peut plus le tolérer", a expliqué Donald Trump, ovationné en meeting en Caroline du Sud, quelques heures après avoir annoncé dans un communiqué qu'il souhaitait fermer les frontières des Etats-Unis aux musulmans "jusqu'à ce que nous soyons capables de déterminer et de comprendre ce problème". Le président américain se justifie en affirmant que de nombreux musulmans sont favorables au djihad violent contre les Américains ou qu'ils préfèrent vivre en vertu de la charia (loi islamique) plutôt que de la Constitution américaine, citant un sondage commandé par un centre marginal dirigé par Frank Gaffney, qualifié d'islamophobe par le Southern Poverty Law Center, une organisation antiraciste. "La haine dépasse l'entendement", a lancé Donald Trump, Donald Trump n'a jamais caché sa méfiance envers les musulmans, comme d'autres candidats républicains.