Le 23 avril 2017, au premier tour de l'élection présidentielle française, Emmanuel Macron est le candidat qui obtient le plus de suffrages (près de 24 %) et se qualifie donc face à Marine Le Pen pour le second tour. Mais qui est, donc, ce futur président de la République française ? Né le 21 décembre 1977 à Amiens (France), Emmanuel Macron est un banquier d'affaires français. Diplômé de l'ENA en 2004, il devient inspecteur des finances avant de commencer en 2008 une carrière de banquier d'affaires chez Rothschild & Cie. Membre du Parti socialiste entre 2006 et 2009, il est nommé secrétaire général adjoint au cabinet du président de la République française auprès de François Hollande en 2012 puis ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique en 2014 dans le gouvernement Manuel Valls II. En avril 2016, il fonde son mouvement politique, baptisé En marche !, puis démissionne quatre mois plus tard de ses fonctions de ministre. Le 16 novembre, il annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2017. Sa relation avec les Rothschild En septembre 2008, il se met en disponibilité de la fonction publique et devient banquier d'affaires chez Rothschild & Cie. Recruté par François Henrot sur recommandation de Jacques Attali et de Serge Weinberg, il indique que l'échec de son militantisme local et l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République l'ont poussé vers cette activité. En 2010, Emmanuel Macron offre son aide bénévole à la Société des rédacteurs du Monde (SRM), dans le contexte de la revente du journal Le Monde. Mais il est aussi en relation secrète avec Alain Minc, alors que celui-ci soutient une offre Perdriel-Prisa-Orange, et alors que cette offre paraissait à la SRM «particulièrement dangereuse». Après une scène de roman, où il s'est caché à un 6e étage avec la porte de l'ascenseur bloquée, et où il est retrouvé par le vice-président de la SRM, Adrien de Tricornot, il est mis fin à son rôle d'agent double. Fin 2010, il est promu associé au sein de la banque. En février 2012, il conseille Philippe Tillous-Borde, le PDG de Sofiprotéol qui prend 41 % du capital de Lesieur Cristal. En 2012, il est nommé gérant et dirige l'une des plus grosses négociations de l'année (le rachat par Nestlé d'une filiale de Pfizer). Cette transaction, évaluée à plus de neuf milliards d'euros, lui permet de devenir millionnaire. François Henrot dira de lui qu'« il aurait été, s'il était resté dans le métier, un des meilleurs en France, sans doute même en Europe ». Entre décembre 2010, date de sa nomination comme associé-gérant, et mai 2012, celle de son arrivée à l'Elysée, Emmanuel Macron indique avoir gagné 2 millions d'euros brut. Selon ses déclarations de revenus et de patrimoine faites à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, il a gagné plus de 2 800 000 euros bruts entre 2009 et 2013. Qui sont les Rothschild ? La famille Rothschild est une famille d'origine juive allemande et aux nationalités multiples (allemande, française, britannique, etc.). Les Rothschild se sont fait connaître depuis le XVIIIe siècle dans les domaines de la banque et de la finance. D'après la liste des milliardaires du monde en 2015 publiée par Forbes, Benjamin de Rothschild était en 2015 le seul de Rothschild encore présent parmi les 1741 milliardaires recensés, avec une fortune évaluée à 1,5 milliard de dollars, faisant de lui le 1250e homme le plus riche du monde. D'après Challenges, sa fortune cumulée à celle de sa famille le classe 21e plus grande fortune de France en 2016. Parcours politique de Macron Il commence à militer au Mouvement des citoyens (MDC) pendant près de deux ans, mais son adhésion à ce parti n'est pas établie. Alors à Sciences Po, il effectue un stage au cabinet de Georges Sarre, maire du 11e arrondissement de Paris et proche de Jean-Pierre Chevènement. Il vote pour ce dernier au premier tour de l'élection présidentielle de 2002. Il explique : « Autant la deuxième gauche m'a inspiré sur le social, autant je considère que son rapport à l'Etat reste très complexé. Je me suis toujours interrogé sur le rôle de l'Etat, et c'est pour cette raison que je me tourne, plus jeune, vers Jean-Pierre Chevènement ». À la suite du 21 avril 2002, il considère que l'échec de Lionel Jospin et du Parti socialiste (PS) s'explique notamment par l'incapacité de la gauche à tenir un discours de fermeté sur les questions de sécurité. Membre du PS à partir de l'âge de 24 ans, il y est actif, c'est-à-dire à jour de sa cotisation, de 2006 à 2009. Il collabore également avec la fondation Jean-Jaurès à partir de 2006. Il rencontre François Hollande en 2006, par l'intermédiaire de Jean-Pierre Jouyet, et s'engage à ses côtés à partir de 2010. Lors de l'élection présidentielle de 2007, il fait partie du groupe les Gracques, composé d'anciens patrons et de hauts fonctionnaires, qui appelle à une alliance entre Ségolène Royal et François Bayrou. Il essaie ensuite d'obtenir du PS une investiture aux élections législatives qui suivent en Picardie. Cependant, les socialistes de Picardie refusant de le choisir, il n'est pas candidat. Cet échec, associé à la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2007, l'encourage à donner un nouveau tournant à sa carrière. En 2007, alors qu'il est soutenu par une grande partie des commerçants du Touquet-Paris-Plage, il renonce à se présenter aux élections municipales, refusant de s'encarter à l'UMP. Il indique avoir « décliné une offre au cabinet Woerth en 2007 » car « cela n'était pas conforme à [ses] opinions ». En 2010, il décline la proposition, portée par Antoine Gosset-Grainville et validée par le palais de l'Elysée, de devenir le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, François Fillon. Il soutient François Hollande lors de la primaire présidentielle socialiste de 2011 et ce avant l'affaire du Sofitel, alors que Dominique Strauss-Kahn était en tête des sondages. De juillet à décembre 2011, il anime un cénacle d'experts et d'économistes, le groupe de la Rotonde, composé des économistes Philippe Aghion, Gilbert Cette et Elie Cohen, qui fait un rapport tous les 15 jours au candidat. Ce groupe prône « un véritable choc de compétitivité », idée que Michel Sapin, chargé du projet présidentiel, ne retient pas.