Pour des raisons multiples, des enfants se sont retrouvés chefs de familles, le temps où le plus âgé d'entre eux ne dépasse les 12 ans et dont la plupart ont quitté les bancs d'écoles pour répondre à certaines exigences familiales où chaque enfant vit un calvaire particulier, qui aux parents âgés et malades, l'autre orphelin, un autre vit en SDF, suite à la séparation de ses parents, un autre encore dont le père est en prison et d'autres cas sociaux qui ne sont en vérité que des reflets des déchirures sociales survenues suite aux mutations profondes que connait la société. Cela en dépit de tous les efforts consentis sur le terrain et en dépit des actions de solidarité signalées à travers tout le territoire de la wilaya. ‘'Réflexion'' s'est déplacé vers des dépotoirs et décharges sauvages à travers certaines communes de la wilaya de Tiaret et pour ne pas offenser l'honneur des familles concernées, ‘'Réflexion'' s'est abstenue de toute prise de photos ou de séquences vidéos et s'est contenté de prendre des notes conformément au contrat pris avec ces enfants dont le nombre est estimé à près de 50 enfants répartis sur tout le territoire de la wilaya et dont l'unique ressource demeure la décharge sauvage. Ces enfants se donnent rendez-vous tous les matins, les uns avec des brouettes et les autres avec des genres de poussettes et leur première mission est de collecter d'abord des produits qui peuvent être consommés sans aucune mesure d'hygiène (pain, légumes et parfois des os de mouton et ce pour préparer la soupe comme a soufflé l'un d'eux dans notre oreille), un autre enfant collecte les cahiers et les livres jetés, un autre s'attache à la collecte de vêtements (sa maman s'occupe du nettoiement et ces vêtements sont revendus dans les marchés de friperie, d'autres enfants versent dans la collecte de bois et ce pour cuire le pain du "ferrane" et le dénominateur commun entre ces enfants c'est ce travail dans la plus grande indiscrétion et aussi ils se sont donnés serment pour ne pas se bagarrer entre eux et même au niveau des décharges sauvages; ils se sont consentis sur des frontières à respecter scrupuleusement... En silence et des peines du monde qui dessinent déjà des rides sur leurs visages qui font des acrobaties pour dessiner un sourire, ces enfants et eu égard à leur âge confondent jeux et responsabilité et à l'unisson, ces enfants se sont dirigés vers ma personne et ont crié : Avons-nous un avenir ? Une place dans la société ? Et non loin de ce décor très triste, un autre décor qui raconte les détresses des enfants subsahariens qui ont pris refuge à Tiaret, ils sont âgés de 10 à 12 ans et tous ont dans une main un petit chapelet et une tasse pour mendier, un décor qui se transmet d'un regard à l'autre, comme pour demander un secours dont les tenants et les aboutissants donnent la chair de poule à voir l'enfance dans cet état pratiquement intolérable, nos déchets sont-ils devenus des repères d'espaces où grandissent nos enfants ? De grâce, faites un geste à l'adresse de cette frange très fragile qui a pris adresse au sein des dépotoirs sauvages, la responsabilité incombe à toute la société.