Depuis son entrée en vigueur, à compter du 1er février dernier, les citoyens ne parlent que des nouvelles mesures du code de la route, notamment en ce qui concerne les amendes qui ont été revues à la hausse, bien au-dessus de la normale acceptable. Certains citoyens pensent qu'il fallait y aller progressivement, le temps de leur permettre de s'adapter à la nouvelle réglementation, tout en étant persuadés qu'il y a beaucoup d'accidents en Algérie en se référant aux médias. Il est tout à fait clair que le fléau des accidents de la route n'a cessé de monter en flèche ces dernières années avec le parc automobile qui a connu un accroissement considérable vu aussi le nombre de permis de conduire délivrés annuellement dans chaque wilaya. Les conducteurs sont de plus en plus jeunes et les véhicules de plus en plus robustes et neufs. Il est tout aussi vrai que rares sont les conducteurs qui respectent scrupuleusement le code de la route, que ce soit en ville ou sur les routes. Les excès de vitesse et les dépassements dangereux sont souvent à l'origine des accidents mortels. Dans ce cas qui faudrait-il condamner en premier lieu ? Est-ce le conducteur, qui ne respecte pas les panneaux de signalisation, ou les constructeurs automobiles qui proposent des gammes de véhicules roulant à plus de 180km/heure ? Les nouvelles mesures sont en fait élargies aux piétons jusque là non concernés par les amendes (même si elles existaient précédemment). Depuis le 1er février les piétons sont soumis à une amende de 2500DA s'ils ne respectent pas la signalisation et s'ils traversent hors du passage qui leur est réservé (celui que l'on a toujours appelé passage clouté). Cependant, il y a un hic. Avant de penser à l'application stricte des nouvelles mesures contenues dans le nouveau code de la route ne serait-il pas plus sage alors de commencer par mettre en place les moyens susceptibles de faciliter et réguler la circulation aussi bien des engins roulant (véhicules, motocycles et cycles) que celle des piétons, à savoir : 1- installation des feux tricolores, au moins au niveau des intersections et des artères les plus sensibles ; 2- procéder au traçage des passages réservés aux piétons ; 3- prévoir, éventuellement, des passages souterrains pour éviter l'encombrement des chaussées au niveau des endroits sensibles ; 4- procéder à la libération de trottoirs accaparés par les commerçants obligeant les piétons à emprunter la chaussée ; 5- entamer une campagne de sensibilisation ayant pour but de développer chez le citoyen le sens du civisme et le respect de la réglementation en vigueur jusque là négligée, sinon totalement ignorée. Ce qui permettrait, en même temps, de bannir certains comportements irresponsables versant dans l'anarchie absolue. A l'apposé, certains conducteurs zélés et peu scrupuleux utilisent les trottoirs comme aires de stationnement. La campagne de sensibilisation devrait, en parallèle, être élargie aux établissements scolaires (au niveau de tous les paliers) à l'effet de préparer le futur citoyen conscient et averti des dangers auxquels il est exposé au quotidien.