En plus de toutes les déconvenues liées à l'absence d'espaces réservés, à l'atmosphère, aux bruits, à la pollution, à l'exigüité, aux agressions, la ville est devenue cette « jungle » habitée par ces bêtes féroces que sont ces voitures automobiles, hypomobiles et autres engins autoroutiers . Il faut demeurer vif, alerte et vigilent car à tout instant on risque de se faire écrabouiller à chaque coin rue. C'est pourquoi, de nombreuses grandes villes de par le monde réservent de plus en plus des zones entières destinées aux piétons, histoire de les réconcilier un peu avec la cité pour leur permettre de vaquer sans ce soucier du danger permanent. La rue ! cet espace collectif commun partagé par tous les usagers, automobilistes, piétons, les deux roues et même les animaux, fait ces derniers temps l'objet d'une intense compagne d'information ;pour ne pas dire d'avertissements et de menaces et à la suite de l'entrée en vigueur des dispositions du nouveau code de la route .Que nous réserve dernier et que nous apprend-t -il ? Rien qu'une batterie de dispositions existantes pour la plus part où il est question surtout de sévérité et de l'élévation du niveau du montant des contraventions. Il offre ainsi une série de sanctions pouvant aller jusqu'à la prison pour plusieurs années et de très fortes amendes qui dépassent le million de dinars. Nous n'allons pas à épiloguer longuement sur ces dispositions qui, vues simplement sur un aspect pratique, arrangeraient mieux ceux qui ont la charge de leurs mis en œuvre. Le piéton a, non seulement été omis en terme de droits mais excessivement sanctionné lorsqu'il y manquement aux obligations par ce même piétons. En zone urbaine, il est désormais, prescrit que les piétons qui ne respectent pas la signalisation ou qui traversent inconsidérément la chaussée n'importe où s'exposent à des amendes allant de 2000 à 2500 DA. Qu'à cela ne tienne, mais que deviennent les droits des ces piétons en terme de garantie pour leur sécurité ? Il s'agit pour eux d'être de véritables marathoniens pour traverser la rue devant ces flots incessants de voitures qui ne ralentissent jamais même lorsqu'ils sont engagés sur des passages piétonniers. Les conducteurs n'ont de respects ni pour les enfants ,ni pour les écoliers encore moins pour les personnes âgés qui, malheureusement ne sont pas dotés de moteurs et ne disposent pas de vitesses à cinq rapports pour s'extraire rapidement du danger qui les guette à travers l'ensemble de nos rues. Entré en vigueur en juin 2001, le code de la route Français qui s'apparente presque à une norme Européenne, a renforcé le droit des piétons. .Il énonce clairement l'obligation pour les conducteurs de véhicules de céder le passage aux piétons dès l'instant ou ceux-ci sont engagés « régulièrement sur la chaussée », c'est-à-dire sur un passage pour piétons, protégé ou non par des feux tricolores. Ne pas respecter cette règle équivaut à une contravention impliquant une amende de 135 euros, une perte de 4 points du permis et une peine complémentaire pouvant aller jusqu'à trois ans de suspension de permis. La loi prévoit une indemnisation des dommages corporels pour les piétons sauf dans le cas ou la victime aurait cherché délibérément ce dommage. De même que le piéton est soumis à une amende de 4 euros en cas d'inobservation des règles de passage Dans notre nouveau code de la route, sauf pour les « dos d'ânes » réalisés sans autorisations et exposent leurs auteurs, encore une fois à de sévères sanctions, aujourd'hui il n'est plus question de ceux qui ignorent la loi ,mais nombreux sont ceux qui se mettent maintenant à défier ces mêmes lois à l'exemple de ceux qui se réservent des portions d'espaces publics, de rues ou d'une places pour en faire des parkings privés payants sans réaction aucune des autorités. Quand à la signalisation, pour beaucoup, elle n'existe plus depuis longtemps. Ils ont rompu avec son respect. Et pourquoi diriez-vous ? Parce que l'administration elle aussi a renoncé à ses propres obligations à elle pour offrir les meilleurs conditions de sécurités à travers les aménagements, les signalisations, les airs de repos, de stationnement etc. Le nouveau code de la route n'est donc à notre impression qu'un lourd condensé de sanctions nouvelles. Pourra-t-on ainsi tendre vers la formation d'un conducteur responsable et d'un piéton respectueux ? Nous ne le pensons pas, du moins à l'état actuel des choses avec ces nouvelles dispositions. Dans cette prospective, le législateur est vraiment passé à coté de la PLAQUE. Il n'a rien vu lui aussi .Ceci dit, le chiffre effarant de 4000 morts sur nos routes à de quoi nous faire frémir et de nous amener à réfléchir aux véritables solutions contre ce fléau. Ce n'est certainement pas la hausse des tarifs des infractions qui réduirait le nombre de morts et de blessés où nous nous classons en 4eme position dans le monde .Un record dont on s'en passerait bien. Enfin, en milieu urbain comme à la compagne, l'habitant qu'est le piéton est dans son espace naturel pour lequel il risque maintenant de sévères amendes. Il ne faut pas omettre que le piéton a toujours existé, qu'il existera toujours et qu'il a existé avant même la voiture.