Dans une atmosphère empreinte de grande émotion se sont retrouvés au musée du Moujahid, jouxtant le port, les membres de la famille révolutionnaire, parents et alliés du Chahid Boubkeur Bouhassoune pour y célébrer le 60ème anniversaire de son exécution à la prison centrale d'Oran un samedi 5 décembre 1957. En présence de la directrice de wilaya des moudjahidine et après les souhaits de bienvenue à l'adresse de l'assistance , Mr Bilal Dakious directeur de l'institution donnera sans tarder la parole au seul témoin oculaire encore en vie âgé de plus 86 ans en la personne de Mr Boumediene Bendjerba pour y faire le récit captivant de l'acte héroïque perpétré par ce vaillant fidai âgé alors d'à peine 23 ans puisque née un 21 mai 1924. En fait Boubkeur se portera volontaire pour éliminer Edmée De Janson, colon, maire de la commune de Bosquet d'alors (actuellement Hadjadj) et qui avait fait de son exploitation agricole un centre de détention surnommé ‘'firmette el kmandar'' non loin de celui de Cassaigne et où périrent sous les tortures et les supplices des vagues de militants de la cause nationale et autres autochtones. Pour revenir à l'attentat, et dans le cadre de l'accomplissement de sa mission, Boubkeur pistera le 28 /06/1957 le sinistre tortionnaire jusqu'à Mostaganem pour l'éliminer. Alors que ce dernier stationnait sa frégate verte à la place du barail (Ayachi Abdelkrim) et au moment de la quitter, notre fidai le braquera et pointera son arme qui hélas s'enraillera faisant échouer l'attentat. Ameutés par les appels au secours de De Janson, Boubkeur sera pris à partie par les pieds noirs, présents et nombreux sur cette place le dimanche et sera neutralisé par un A.O.P (agent de l'ordre public en faction à cet endroit ce jour-là) Arrêté, il sera écroué et transféré à la prison d'Oran le 25/07/1957 sous le numéro 7097. Les représailles du tortionnaire ne se feront pas attendre et c'est ainsi que nombre de ses parents et alliés seront enlevés et assassinés par les hordes colonialistes et dont les tombes demeurent inconnues à ce jour. Il s'agit pour la mémoire de Bouhassoune Djeloul, Belghit Mohamed dit Si laid, Boukhrissa Abdelkader, Belghazi Abdelkader dit Kouider, Belghachem Abdelkader, Belouikrif Afif . A l'issue d'un jugement expéditif, notre héro sera exécuté un samedi 5/12/1957 dans la cour de la prison d'Oran devenant ainsi le premier guillotiné de la contrée et le 8ème de l'ex igamie d'Oran. Nombreux présents n'ont pu contenir leur émotion et retenir leurs larmes à l'écoute du récit d'âmi Boumedienne. Photos souvenirs, distinctions et attestations de reconnaissances seront décernées à ses proches en clôture de l'évènement. Solennel et cérémonial, le rendez-vous du lendemain aura permis à cette assistance de se déplacer en bus et véhicule particuliers au cimetière d'Ain Beida d'Oran pour rendre un dernier hommage à notre défunt héros et se recueillir sur sa tombe.