Misère et zèle de pouvoir sont à l'origine de nombreuses manifestations qui secouent en ce moment le Maroc, la Tunisie, l'Iran et le Soudan. L'accent est mis entres autres aspects, sur la relation étroite entre misère et violence. Ces 4 pays ont connu pas le passé et sous d'autres formes ce genre de troubles; aujourd'hui, les réseaux sociaux aidant, elles sont beaucoup plus audibles et visibles. Elles traduisent une misère rampante et appellent à un traitement radical qui consiste en l'avènement d'une justice sociale, d'un esprit de partage, ou comme dirait Victor Hugo à l'abolition de la misère. Au Soudan, outre la hausse des prix des matières de première nécessité, les réseaux sociaux ont partagé la vidéo du président de l'Université de Khartoum en train de gifler deux étudiantes à la suite de manifestations contre la hausse du prix du ticket du restaurant universitaire. Les associations de défense des droits des femmes et des hommes ont appelé à des manifestations contre la misère dont sont victimes les femmes soudanaises. En Tunisie, la misère consécutive entre autres aux injonctions du Fonds monétaire international est également au cœur du soulèvement de nombreuses régions. La dégradation des conditions de vie ne touchent pas uniquement la seule population démunie, mais affecte également la classe moyenne tunisienne. Cela se traduit par une paralysie du corps politique et une réactivation du corps répressif, notamment la police et l'armée. Cette situation renforce malheureusement dans une certaine tranche de la société le camp des nostalgiques de l'ère de Ben Ali. Au Maroc, Al Hoceima et Jerada, sans parler de Khouribga, sont des villes riches de leur pauvreté. C'est ce paradoxe que dénonce une jeunesse laissée pour compte. Quatre pays parmi bien d'autres vivent aujourd'hui cette situation où des populations, notamment la jeunesse, sont confinées dans une situation de marginalisation.