La situation demeure tendue dans la ville de Jerada (nord-est marocain), qui vit depuis fin décembre au rythme des manifestations populaires pour le droit au développement et à la justice et pour la fin de la marginalisation après le décès de deux jeunes dans l'effondrement d'une mine de charbon désaffectée, alors que le Gouvernement s'emploie à contenir la situation en multipliant les promesses de solutions urgentes et les visites officielles dans la région. Classée parmi les villes les plus pauvres du Royaume, la ville de Jérada est secouée, depuis le 22 décembre, par un mouvement de contestation exigeant du Gouvernement des mesures pour lutter contre la pauvreté, assoir le développement et la justice et mettre fin à la marginalisation de cette ville où des centaines de personnes risquent leur vie au quotidien dans "les mines de la mort". Quelque 9000 personnes travaillaient dans les mines avant leur fermeture en 1998. Rassemblés au niveau de la place centrale de la ville, les manifestants ont scandé des slogans qui rappellent ceux du Mouvement Hirak al-Rif, "égalité sociale, travail et dignité", alors que les forces de sécurité présentes sur place ont tenté de leur barrer la route. Parallèlement au "Rapport de la commission d'enquête" sur les évènements d'El Hoceima, initié par l'Alliance marocaine des droits de l'Homme, des activistes des droits de l'Homme ont rendu public mardi "les résultats d'une enquête" sur la situation à Jerada en se basant sur des témoignages des natif de la région, qualifiant de "graves" les dangers sanitaires et professionnels auxquels ils sont exposés. Les enfants de Jerada "vivent dans la pauvreté et la marginalisation sociale", a déclaré le président de l'Alliance civile des droits de l'Homme, Abderrahman Bendiab, qualifiant les revendications de "sociales, justes et simples". La ville de Jerada est connue pour avoir longtemps abrité une importante mine de charbon, où travaillaient encore quelque 9.000 ouvriers au moment de l'annonce de sa fermeture à la fin des années 1990.