Pour comprendre la corrélation entre la médecine des cœurs et des âmes, il y a peut-être lieu de revenir en Andalousie, puis revenir à Mostaganem pour s'adonner aux mains d'une médecin thérapeute comme la ténor Nadia Ould Moussa qui plus qu'excelle, elle rayonne l'oreille par une voix musicale que l'on ne peut classer tellement sa voix fait renaitre Grenade, sa civilisation et tout son patrimoine musical ! En marge de la première édition de la manifestation culturelle et artistique "Printemps académique de musique andalouse" initiée par la grande association culturelle de musique andalouse" Ibn Badja", la diva du Gharnati et de la sanâa, alias Nadia Ould Moussa n'a pas manqué de faire un revenez-y au bercail pour joindre au grand bonheur de Mostaganem, ses doigts de fée et de thérapeute à la qnitra pour subjuguer de sa voix de velours les adeptes du chant andalou, en rendant au doyen de la chanson andalouse de Mostaganem, le défunt Moulay Ahmed Benkrizi qui vient de nous quitter, un hommage digne de sa majesté artistique et de la note andalouse. Cette belle soirée organisée avant-hier soir au sein de la maison de la culture qui s'est parée de ses plus beaux atouts en sonorisation, en lumière, pour une parfaite réjouissance de l'âme et son oreille, tout comme en public connaisseur parmi la société mostaganémoise tant avide de l'héritage de Ziryeb, reste inoubliable de l'avis de la mélomane assistance, comme la prestation fut d'un niveau d'excellence de par le suave timbre de madame Nadia ainsi que la virtuosité du talentueux maestro Benkrizi conduisant un orchestre d'altruistes. Et pour une entrée en prouesse, la fille de Mostaganem, un peu de Tlemcen de par ses origines qui peut être étaient la raison de son amour à l'andalou, la belle Nadia n'a pas tardé à annoncer la dimension du haut niveau de la soirée en attaquant d'emblée par une nouba dans le Rasd Eddil ayant projeté un silence de clinique parmi la grande assistance qui ne retentissait que des doigts suivant les notes qui coulaient de nature, hormis les chaleureux applaudissements et chaleureuses acclamations entre haltes. Mostaganem n'a pas vécu une soirée de telle magie depuis belle lurette, et le public le savait autant pour vivre note par note, une soirée pas du tout comme les autres ! La suite, bien sûr, ne devait qu'enchanter le souffle de l'âme et son essence à la mélodie de l'autre M'ceder. Et cela, notre ténor de Gharnati, l'a bien compris pour donner le meilleur d'elle-même devant ses adeptes venus accomplis tel que le veut la tradition andalouse, en costumes, robes de soirée marocaines et jellabas. De quoi dire toute l'atmosphère de l'enchantement qui a fait symbiose avec la douceur, parfois le velours, et d'autre le ténor de la tessiture de la chantre Mostaganémoise, elle qui a épousé la musique depuis ses tendres 4 ans. Peut être que le seul petit bémol de la soirée, était celui de n'avoir pas noyé la lumière et les feux de la rampe pour voyager en corps et en âme au temps de notre bien aimée et lointaine Andalousie ; tellement la réjouissance était au summum de la prose, de la poésie et de l'air de la note. Ziryeb, depuis son sommeil en terre maintenant ibérique, devait bien entendre et suivre cette soirée que la gracieuse Nadia ait offert à Mosta. Cette grande dame qui a quelque classe à qu'elle appartînt, montrait un tel goût pour la poésie pour croire qu'elle était née pour versifier ou, tout au moins, pour sentir la beauté obscure enclose dans les syllabes rythmées du Gharnati... Non seulement elle a été une princesse, une dignitaire et magistrat, mais encore une artiste humble, versifiant et faisant gouter les âmes la poésie la plus romanesque de par son chant que l'on peut qualifier et classer par des mots.