El-Mactaâ, un beau matin, il y a environ 2 semaines. Il fait déjà jour, le ciel est clair et les premiers rayons de soleil commencent à pointer à l'horizon. Les puissantes lampes au sodium, au nombre de plusieurs centaines, éclairent encore la route nationale 11 (RN11), entre la ville de Mostaganem et cette localité. Même les 2 plages (d'El-Mactaâ et de Sidi Mansour), normalement fermées et désertes en dehors de la saison estivale, abusent de la lumière artificielle jusqu'à cette heure avancée de la journée… Cette installation d'éclairage public, érigée en grande partie en pleine rase campagne, à la lumière abondante et poussée jusqu'au gaspillage, contraste terriblement avec une situation, qui ne serait pas unique. Par ailleurs, vécue à l'autre bout du territoire de la wilaya, à Sidi Ali pour la précision, des citoyens à la cité "Sidi Bakhti" vivant encore dans le noir dès la nuit tombée. Pour rappel, cette cité, abritant quelque 200 familles obligées de s'enfermer chez elles tôt le soir de peur de l'obscurité, a été jusqu'à dépêcher au journal, il y a quelques jours, un président d'association de quartier pour plaider sa cause et espérer accéder enfin à la lumière de l'éclairage public et à ses effets rassurants. La même installation de la RN11 est aussi devenue depuis quelques temps un réel sujet de préoccupation au niveau de certaines communes. Précisément, depuis que les charges de son exploitation ont été répercutées sur les budgets de 3 communes côtières, à savoir Fornaka, Stidia et Mazagran. Les élus de ces communes, « contraints d'endosser les factures de consommation et d'entretien de cet éclairage public singulier en son genre et non réclamé par leurs citoyens », s'interrogent sur son utilité pour leurs communes et trouvent les charges qu'il a induites sur eux difficiles « à vendre » à leurs concitoyens contribuables. Les communes les moins loties en ressources propres sont les premières à gémir sous le poids de ses charges qualifiées de « farfelues ». Des communes « qui ne finissent pas de se mettre en quatre pour rationaliser l'utilisation de leurs maigres moyens et répondre aux premières priorités de leurs concitoyens, dont notamment…l'éclairage public dans les zones non encore pourvues ». Rappelons, dans ce sillage, que nous avons rapporté dans ces mêmes colonnes, il y a quelques mois, que les services de la DTP d'Oran, interrogés sur l'éclairage du tronçon de la RN11 relevant de leur wilaya, avaient répondu que rien ne plaide pour l'utilité et la pertinence d'un tel projet coûteux en réalisation et en exploitation. Signalons enfin que la consommation électrique donne en ces temps difficiles du véritable fil à retordre à pratiquement toutes les communes de la wilaya. Comme rapporté tout récemment, la facture impayée de la Sonelgaz par les 32 communes avoisine les 54 milliards de centimes. Face aux communes en difficulté à honorer leurs dettes, la Sonelgaz a, semble-t-il, décidé, de sévir en recourant à la méthode forte : la coupure pure et simple de l'électricité. Avec toutes les conséquences imaginables à encaisser par le seul citoyen et contribuable.