Malgré des ressources qui la positionnent parmi les communes les plus à l'aise financièrement de la wilaya, la commune de Fornaka continue encore à exhiber fièrement un siège qui dégage l'extrême dénuement. En effet, le siège de cette commune souffre d'un déficit criard en bureaux. Le responsable du bureau d'hygiène en sait quelque chose pour avoir poiroté des mois durant, avant d'être « logé » à l'ex- maison de jeunes. Mais ce problème d'espace est plus sérieux encore du fait qu'il touche de plein fouet les élus. Avec ses 15 membres élus, l'APC compte quatre (04) vice-présidents et trois(03) commissions permanentes. Tel qu'il est, le siège ne dispose que du bureau affecté au maire. Ce dernier se partage pratiquement au quotidien son bureau avec les quelques 3 ou 4 élus de sa formation politique présents plus ou moins en permanence au siège. Selon les élus interrogés, il n'y a pas de projet d'extension de l'actuel siège ou de projet de nouveau siège à l'horizon proche ou lointain. C'est dire que cette situation n'est pas promise pour s'améliorer de sitôt. « C'est voulu », susurre-t-on dans les parages du siège, « de la sorte, l'APC reste de fait entre les mains de quelques élus omniprésents au siège, monopolisant ses activités et l'information sur son fonctionnement». Pour d'autres interlocuteurs, « si l'exigüité du siège n'est pas à l'ordre du jour et personne ne cherche à lui trouver une solution dans le court terme, c'est que cette situation arrangerait aussi les autres élus. Ce serait pour eux une excuse idéale. Sans bureaux et non tenus à une quelconque obligation de présence et d'émargement quotidiens, ils peuvent aller vaquer à d'autres occupations tout en conservant et protégeant intégralement leurs acquis d'élus. Ils ne restent tenus qu'à l'obligation de siéger pour les délibérations et encore pas toujours ». Pour un fonctionnaire de la commune, « des adjoints et des présidents de commissions inactifs et SDF, ce n'est pas vraiment le péril en la demeure. Seule la stabilité de l'APC importe en vérité. Il est archi-connu que ce sont les curées qui rythment généralement le fonctionnement des APC et brisent leur anonymat. Ce sont uniquement ces occasions et leurs batailles féroces qui braquent les projecteurs sur elles et imposent l'urgence d'une solution. Pour rappel, au début de ce mandat, cette APC a connu la crise des postes des adjoints, des délégués et des présidents des commissions. Une crise qui n'a pas manqué de mobiliser l'administration. Tout récemment, il y avait les aides au logement rural et encore une autre bataille qui a failli tout emporter. Celle-ci a été remarquable par sa nudité. Parmi les élus qui ont saisi par écrit l'administration pour dénigrer le maire et critiquer sévèrement sa gestion de ce dossier, une bonne partie a, sans rougir, accouru quelques jours plus tard aux pieds de ce dernier pour lui jurer son dévouement et son allégeance absolus. La crise a été vite pliée, on dirait le ciel avait intervenu ». Et notre interlocuteur de conclure, « dans cet environnement triste et burlesque à la fois, seule l'administration semble obligée au minimum de sérieux et de responsabilité requis ».