Loin des officiels, des actions de prévention et des journées d'études et thématiques sur le diabète qui touche de plus en plus de Mostaganémois et encore à une vitesse effrénée, le parcours du diabétique dans les dédales des établissements de santé frise l'on ne sait l'hilarité ou la honte ! Constat. C'est le cas de la fameuse Maison du Diabète de La Salamandre. Il est huit heures et quelques poussières de ce mardi 25 décembre. L'établissement public qui devait rendre service notamment aux gens démunis dans l'incapacité de se faire ausculter dans des cabinets privés aux honoraires revenant au moins à un billet de 2.000 Dinars, est déjà ouvert et parait bien entretenu. Au premier étage, à droite, il n'y a pas grand monde devant la porte de la doctoresse. A peine une huitaine de femmes et quelque trois ou quatre hommes dont la plupart est d'un certain âge avancé. « Oh, Dieu merci », s'exclame un malade, « je n'aurais pas à faire une longue queue-leu-leu », avant de se voir corrigé par un autre malade : « Ne vous emballez pas L'haj ; la toubib est absente » ! Ce qui ne manquera pas de crisper le visage du vieux malade étant à jeun, lui qui s'était réveillé tôt pour prendre un transporteur clandestin dans son village afin de se rendre à La Salamandre. La désagréable information sort le vieux de son mutisme : « Ça fait 3 mois que j'attends ce rendez-vous », lance-t-il sur un ton sombre et abattu. Et à la demande de savoir si la doctoresse absente dispose d'un remplaçant, le chef de service de passage dans le couloir, répond par un simple niet, tout en ajoutant, comme si c'était pour encore mieux affliger les malades, que « la doctoresse est sortie en congé ». Ce qui est considéré sous d'autres cieux qui se respectent comme preuve de manque de respect à l'égard des malades, puisqu'aucune solution alternative n'ait été fournie. Car, faut-il préciser, au renouvellement de leurs rendez-vous raté, ces malades diabétiques se sont vus leur date de visite ou de suivi à un autre trimestre ! De quoi faire monter et le sucre et la tension à ces personnes âgées que l'administration de la santé ne considère surement aucunement. Elle qui ne considère même pas la déontologie, quand un diabétique doit prendre son mal en patience durant 6 mois donc, pour une simple et minable visite médicale ! Et de la déontologie et l'organisation, bien des questions tarabustaient surement les esprits de ces patients revenus chez eux bredouilles et harassés : la DSP de Mostaganem ne dispose-t-elle pas d'un autre diabétologue pour être affecté au poste de la doctoresse de La Maison du Diabète ?! Ou bien le calendrier des congés des praticiens se fait sans étude ni autre planification ? Et combien dure un congé d'un médecin quand le rendez-vous de ses malades est repoussé à un autre trimestre dans le temps ?! Autrement, à la lueur de pareille logique, si un médecin sort en congé annuel sans solde pour convenance personnelle, ses patients seront eux aussi dispensés de toute visite médicale pour un an ! Et quelle est cette déontologie de DSP qui se désintéresse de sa population et de ses malades et de leurs rendez-vous ?!