Les Algériens sont fixés: la présidentielle aura lieu le 18 avril. L'hypothèse d'un report du scrutin et d'une prolongation du mandat du président Bouteflika avait été évoquée avec insistance par certains chefs de partis et par une partie de la presse, tout en étant jugée assez peu sérieuse par d'autres observateurs. Désormais, jusqu'au 4 mars, les regards vont se tourner vers le Conseil constitutionnel auprès duquel, selon la loi, les candidats éventuels ont maintenant 45 jours pour déposer leur dossier. Le plus attendu sera évidemment le Président, qui, malgré les multiples appels à un cinquième mandat lancés depuis plusieurs mois par les personnalités de son camp, n'a toujours pas fait part de ses intentions. L'incertitude pourrait durer jusqu'au sein du puissant sérail politique et militaire, contre un 2e mandat. En dernier moment: pour la précédente présidentielle, en 2014, M. Bouteflika avait déposé sa candidature dans les ultimes jours avant l'expiration du délai. A l'exception d'une opposition peu audible, son éventuelle nouvelle candidature rencontre peu d'hostilité déclarée, alors qu'en 2004, plusieurs voix s'étaient élevées, notamment au octobre dernier, Djamel Ould Abbes, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), réputé proche de l'entourage du Président dont il est un soutien inconditionnel, avait annoncé, apparemment un peu imprudemment, que le chef de l'Etat serait le candidat de l'ancien parti unique en 2019...Il avait ensuite dû admettre avoir simplement sollicité le président à ce sujet et n'avoir pas eu de réponse. Pour beaucoup d'observateurs, la cause est entendue. Au point qu'à trois mois de l'élection présidentielle, aucun autre candidat sérieux ne s'est déclaré. L'expérience d'Ali Benflis, ancien chef de gouvernement qui a joué à deux reprises – malgré lui sans doute – le rôle de ‘'lièvre'' reste très dissuasive.