Les habitants du douar Amairia, situé à quelques six kilomètres du chef lieu de la commune d'Ain-Nouissy, désemparés, interpellent les autorités compétentes pour mettre fin à leur calvaire quotidien. Situé en zone dite de sous-tension, le douar Amairia est souvent menacé par les inondations provoquées par les pluies torrentielles et les pluies saisonnières. Parfois ce sont des dizaines d'hectares de maraichage qui partent en fumée et mettant les habitants dans des situations très difficiles, du fait aussi que ce douar notamment du côté du versant nord, reste démuni de toutes les commodités de la vie. Les pluies qui se sont abattues la semaine dernière sur la région ont envenimé la situation et provoqué l'inondation du seul chemin carrossable qui mène à l'intérieur du douar, où plusieurs familles y résident. Ces dernières, dans le désarroi, ne cachent pas leur inquiétude quant au silence affiché par les autorités locales concernant leurs doléances. « A l'exception d'une seule et unique visite effectuée par une commission dépêchée par le chef de la daïra pour constater de visu les dures conditions de vie de ces habitants, aucune autre initiative n'a été entreprise pour remédier à la situation », nous dira M. Guendouz Mohamed dans un état de colère sans pareil. « Que veulent ces responsables, pourquoi ce mutisme, pourquoi ne veulent-ils pas nous écouter, où sont ces élus qui à la veille de chaque rendez-vous électoral, se pointent chez nous pour récolter les voix en nous promettant monts et merveilles et une fois élus, ils envoient nos soucis aux calendes grecques ? » s'interroge M. Bencherif Mohamed, un autre habitant du douar. Par ailleurs, Ils affirment avoir pris contact avec les responsables de la commune pour mettre à leur disposition la pelleteuse de la commune pour les aider à remblayer la seule piste qui mène à l'intérieur du douar, comme ils avaient proposé aussi, que les camions devant transporter le remblai seront à leur charge exclusive, y compris le remblai, pourvu que la commune daigne répondre favorablement à leur demande, mais depuis le temps, rien a bougé, ils n'ont rien vu venir. En dehors de l'accès difficile en période hivernale, pour les véhicules, ce sont les dizaines d'enfants scolarisés à l'école primaire du douar Amairia, leurs aînés au Collège d'enseignement moyen (CEM) situé au chef-lieu de la commune, qui en sont les premières victimes des pluies. Les trous d'eau, parfois on a affaire à des flaques de trois mètres de long et d'1 mètre de large sur une piste d'à peine trois mètres de large. A chaque intempérie, c'est la boue qui est charriée par les eaux jusqu'aux portes des maisons, bloquant ainsi toutes les issues. Les habitants se disent qu'ils sont livrés à eux-mêmes et personnes ne semble vouloir les aider. Et pourtant, ce n'est pas de la mer à boire, ils n'ont pas mis la barre haute, car ils sont persuadés que pour bitumer et procéder au revêtement d'une route, cela nécessite plusieurs démarches administratives allant de la proposition du projet, à son inscription au niveau de la direction de la planification, à son approbation pour qu'enfin il soit envisageable, mais pour eux la pelleteuse de la commune suffit pour le moment, pour le reste disent-ils, ils apportent leur concours, ils sont solidaires à telle enseigne qu'ils sont prêts à mettre tous les moyens pour venir à bout de cette situation qui n'a que trop durer, ils ne réclament qu'une aide urgente. Des habitants questionnés, lors d'une virée effectuée jeudi dernier, ne cachent pas leur colère et racontent avec amertume les moments difficiles qu'ils ont vécus lors des dernières pluies et idem à chaque fois qu'un orage s'annonce, «Nous supportons tout mais pas d'être marginalisés » lance M. Guendouz Mohamed. Un autre intervenant pris d'émotion nous a vivement sollicités pour apporter leurs préoccupations aux autorités concernées. Ces témoignages poignants prouvent encore une fois, que ces gens ne perdent pas espoir, ils interpellent le chef de la daïra et le président de l'APC à les aider, à leur fournir la pelleteuse de la commune pour seulement quelques heures et le problème sera réglé. « Pensez à nos enfants, à leur santé, à leur protection et à leur épanouissement, ils doivent eux aussi avoir droit au même titre que tous les autres enfants de la ville et des centres urbains », lance un autre habitant. Aussi et au regard de ce qu'ils endurent, ces habitants franchement n'en demandent pas trop.