Les « mouches électroniques », traduction littérale de doubab en arabe, sont très actives sur les réseaux sociaux. Ce sont ces facebookers qui sont identifiés comme étant des «agents» recrutés par des cercles «occultes» afin d'investir les réseaux sociaux pour tenter de provoquer des divisions au sein du hirak en s'appuyant sur les sensibilités et divergences qui existent dans la société. Et cette «contre-révolution» ne date pas d'hier. Il y a quelques semaines, il y a eu des attaques massives. Un faux communiqué de la police interdisant l'étendard amazigh lors des manifestations du vendredi a même été diffusé sur les réseaux sociaux avant qu'il ne soit, aussitôt, démenti par la DGSN. De quoi s'agit-il exactement ? Il est question «de se ruer sur des pages très suivies, dirigées par des militants et autres activistes et essayer de les pirater pour changer leur contenu». Ce qui a été déjà fait. Dans le cas où ce n'est pas possible, ces «mouches» se contenteront «d'investir la page en question et de déverser des tonnes de commentaires subversifs». Cela devient encore plus flagrant lorsque, sur une page donnée, c'est le même message (commentaire) qui est balancé par plusieurs personnes en un laps de temps assez court. Là ce sont souvent des logiciels, ajoute le spécialiste, qui sont mis à contribution. La «contre-révolution» existe donc bel et bien et il y a de fortes chances que «le même réseau», qui s'est appuyé sur une boîte de communication qui avait recruté des jeunes au début du hirak, travaille aujourd'hui «pour un autre clan». Les militants du hirak ont remarqué que dans la majorité des cas, ces «mouches» sont anonymes. Il n'y a pas de photo du titulaire du compte, et son nom est généralement un pseudonyme. Leurs comptes sont également soit récents, créés il y a tout juste un ou deux mois, soit vides. Bien évidemment, cela ne veut pas dire que tous ceux qui ont un avis contraire sont des «mouches». Il se pourrait qu'il y ait des personnes qui défendent «sincèrement» l'option de l'élection présidentielle du 4 juillet par exemple. Mais ceux-là généralement acceptent le débat contradictoire et ne procèdent pas à la diabolisation de tous ceux qui soutiennent la transition, comme c'est le cas avec ces autres «professionnels». L'objectif de ces derniers est bien évidemment de provoquer des clivages au sein du mouvement.