Des comptes, pages et groupes Facebook ont poussé comme des champignons, avec comme principal objectif de casser cette effervescence. Depuis le début du mouvement populaire, le 22 février dernier, une contre-révolution a vu le jour sur les réseaux sociaux. Les «Mouches électroniques», comme appelées par les internautes, sont apparues sur les réseaux sociaux au fil des semaines, où la révolution triomphait. Des comptes, pages et groupes Facebook ont poussé comme des champignons, avec comme principal objectif de casser cette effervescence. C'est à partir de plates-formes situées en dehors et à l'intérieur du pays, que ces «mouches» téléguidées, payées et organisées, lancent leurs attaques, souvent vouées à l'échec face à la détermination du peuple. Certains ont même soupçonné que son origine vient des entreprises de communication appartenant à des hommes d'affaires proches du clan de Bouteflika, l'ex-président de la République. Le modus operandi de ces «parasites» est simple : Créer des centaines de pages et des milliers de faux comptes Facebook et Twitter, se revendiquant du Hirak dans le but de polluer les débats. Pour l'expert en télécom, Younes Grar, «ces ‘mouches' sont plutôt présentes sur Facebook. Il faut reconnaître que la réussite du Hirak est due à Facebook, qui a su converger et regrouper les initiatives et les projets de société». Notre interlocuteur a relevé que «ces mouches sont très nombreuses et très actives sur la toile». L'expert explique que «pour contrer cette révolution, des parties occultes ont utilisé le même mode opératoire que les citoyens, à savoir les réseaux sociaux». «Pour atténuer l'impact des pages actives sur les internautes, les mouches électroniques attaquent principalement les pages et les personnalités influentes issues de l'opposition», a-t-il souligné. Et d'ajouter : «on constatera que le même profil a commenté la même publication plusieurs fois de suite, en répétant le même commentaire». «Ces commentaires massifs et répétitifs, peuvent être l'œuvre de logiciels créés pour placer automatiquement ces commentaires sous certaines publications», a-t-il fait remarquer. Les «mouches électroniques» procèdent aussi, selon Grar, «à la création de nouveaux comptes similaires à celles des personnalités reconnues du mouvement populaire, avec de fausses photos de profil et sans aucune interaction. Et aussi, ils ciblent des publications avec les mêmes commentaires répétés, dans des tentatives de discréditer ces personnes». Grar a précisé que cette «tâche» anti-hirak est assurée par des internautes malintentionnés et rémunérés, dont le nombre dépasse les 400 personnes. Il dira que «leur mission est de polluer les réseaux sociaux par des messages de menaces, insultes, intimidations des militants et des publications mensongères, pour salir les figures influentes, en essayant de monter les Algériens les uns contre les autres. Ils essayent notamment, de mettre en doute la cohésion et la fraternité entre les Algériens». «Ils veulent diviser en jouant sur la question identitaire et religieuse. Et la cible favorite était le drapeau amazigh, qui représente l'identité d'une partie des Algériens», a-t-il remarqué. Pour riposter à ces «mouches», l'expert, Younes Grar, a d'abord appelé à la prudence, et de vérifier les sources des informations circulant sur les réseaux sociaux. Il a préconisé ensuite de dénoncer et combattre ces fausses pages, ayant pour unique mission de contrer la révolution des Algériens. Grar a soutenu que «cette ‘'contre-révolution'' a échoué, vus qu'en définitive, ces protagonistes n'existent que sur les réseaux sociaux». «Cette guerre, qui à une grande puissance de frappe… virtuelle, à laquelle on a mobilisé les gros moyens logistiques et humains, n'a eu aucun impact sur l'évolution du mouvement populaire. Bien au contraire, elle a consolidé davantage le sentiment d'appartenance à l'Algérie», a-t-il conclu.