L'être humain, c'est le tout de l'homme :son corps,son esprit,sa personnalité ,son caractère,ce qui fait qu'il est ainsi et pas autrement et qui signe et signale sa présence sur la terre. Noyé dans les soucis d'une vie âpre et rude ou bien dans les voluptés d'une existence légère et déréglée, l'homme s'oublie, se laisse aller à la dérive négligeant d'examiner visuellement et intellectuellement son être ,d'y découvrir ces immenses trésors déposés en chacun de nous par la providence divine. Sciences crées par nous et pour nous, la somatologie et la psychologie explorent sans relâche notre être intime matériel et immatériel et nous dévoilent, de temps en temps, les secrets et les splendeurs d'un corps, dans lequel tous les éléments s'articulent et se complètent merveilleusement bien .Des esprits experts ont jugé notre être .Lisons-les : « Deux êtres sont en nous » (Hugo) C'est le sentiment unanime .Personne n'y contrevient .Il arrive à l'homme de s'entretenir avec soi-même pendant des heures, à voix audible ou inaudible. C'est bien là un signe de la miséricorde divine. Libres, nous avons le loisir de nous raconter à nous-mêmes nos secrets et notamment des choses désagréables que nous voulons taire et ne pas publier. Captifs, dans notre cellule fermée à double tour, nous nous racontons volubile ment notre vie et les causes vraies ou fausses de notre enfermement, ce qui nous soulage sur le coup et nous ouvre les portes de l'espoir en une prochaine délivrance. Malades mentaux, nous nous occupons matin et soir avec la parole, répétée, ressassée, élargie, embellie, travaille et retravaillée sans interruption au point de devenir un véritable labeur tels sont les êtres qui sont en nous. « O Dieu ! O le plus être de tous les êtres » (Fénelon) A la périssabilité de l'être humain répond l'impérissabilité de l'être ,divin. La comparaison s'arrête à l'être, en tant qu'être, elle ne va pas au delà. Le notre est mortel, celui de Dieu éternel. C'est cette immortalité divine qui fait couler, par fleuves entiers, l'encre des philosophes et des métaphysiciens. Sans début ni fin ,ne connaissant ni naissance ni décès,sans mesures,sans dimensions,sans limites, Dieu est très élevé au dessus de ses créatures et sa vie s'écoule inexorablement dans l'infini des temps,la suite illimitée des jours,les siècles sans fin,le temps sans limite. A cet être unique,la pensée humaine a consacré des milliers d'ouvrages d'une saveur exquise glorifiant celui qui commande en maître absolu aux cieux et à la terre ,sans le secours et le concours de personne « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé »(la Martine) Dans la vie, il suffit d'un rien pour perdre pied et sombrer dans la plus noire des mélancolies. Un objet, un aliment, une quantité d'argent, une information précieuse, un appui solide, un voisin aimable nous manquent et le vide s'installe en nous dans tout son effroi et avec ses affres. Ce sont –là des situations déstabilisantes et déboussolantes auxquelles l'homme a du mal à faire courageusement face ; elles s'imposent en force et nous fragilisent. Alors, quand il s'agit de la perte d'un être cher les choses empirent et prennent une toute autre tournure. C'est bien le monde qui s'écroule autour de nous, nous abandonnant à notre tristesse et à notre désespoir. L'explication de ce drame est la suivante : quand nous nous habituons à fréquenter quelqu'un il devient une partie de nous- mêmes. La séparation ne peut être que déchirante. «L'homme n'agit point par la raison qui fait son être » (Pascal) Constat amer fait par la majorité des philosophes. L'homme, un être pensant ; oui, mais en théorie seulement. Dans la réalité la raison fonctionne normalement chez un pour cent de l'espèce humaine. C'est tout .Tous les autres vivent sous l'emprise totale de l'instinct ,comme les animaux .Pas étonnant que les pouvoirs,toutes couleurs politiques confondues,infantilisent leurs peuples et les toisent de si haut. Seules, les élections par définition démagogiques et mystificatrices rapprochent les deux points extrêmes de la pyramide sociale : le haut des dignitaires et le bas des prolétaires. Le reste du temps, ce ne sont que discours creux et promesses fausses distillés à profusion et à grand renfort de propagande à des masses déconnectées de leur raison, « Avant qu'il (Dieu) eût donné l'être ,vienne l'avait que lui seul » (Bossuet) L'être par excellence a donné l'être à ceux qui ne l'avaient pas !comment aurait –il pu en aller autrement !ovipare ou vivipares,l'être vivant traverse plusieurs étapes(soit à partir de l'œuf,soit à partir d'une goutte de sperme)avant d'aboutir à un corps normalement constitué comprenant tous les éléments indispensables à la vie . De quelle manière pourra-t-on expliquer cette série prodigieuse de transformations profondes si ce n'est par l'intervention d'un être tout –puissant ayant pouvoir absolu de créer e de recréer à sa convenance !dans la bible,au chapitre des corinthiens,verset 3,7,il est écrit : « celui qui plante et celui qui arrose ne sont rien :c'est Dieu qui est tout car il fait pousser la plante. » « C'est donc la pensée qui fait l'être de l'homme et sans quoi on ne peut le concevoir » (Pascal) Etant donné que la raison est le propre de l'homme, la pensée sera sa caractéristique essentielle, celle par laquelle il se fera connaître par le monde. « Je pense, donc je suis »disait les cartes. C'est parce qu'il a été doté de l'attribut de la pensée que l'homme a transformé le monde .De l'ère des cavernes à ce jour,le changement a été considérable :nous avons crée l'outillage nécessaire aux travaux agricoles et industriels,nous avons appris à convertir le langage oral en écriture et,par ce moyen,avons constitué des archives d'une étonnante richesse nous nous sommes servis de la suite naturelle des nombres pour bâtir un édifice mathématique monumental qui nous a ouvert en grand les portes de l'espace que nous maîtrisons avec l'emploi de nos avions et de nos fusées. La pensée fut à la base de ce développement prodigieux. « Le dualisme de l'être et du paraître ne saurait plus trouver droit de cité en philosophie » (Sartre) En vérité,ce dualisme cache un conflit de fond entre ceux pour qui l'homme est un esprit et ceux pour qui l'homme est un corps. On oublie trop souvent que le corps est une enveloppe un bouclier contre les aléas de l'atmosphère une carapace protégeant des organes précieux ;ceux qui s'y attachent de toutes leurs forces ont préféré à jamais l'éphémère à l'éternel .De plus ,cette fixation ,cette focalisation sur le corps a pour corollaire de donner la primauté au physique sur le moral,de faire un grand tour en arrière et d'aller rejoindre les conceptions aberrantes du primitif pour lequel l'homme est avant tout et par-dessus tout un tas de muscles. L'homme moderne a le devoir de privilégier l'intellect sur le reste. « Etres de néant et de ténèbres, notre impuissance et notre puissance sont fortement caractérisées » (Château Briand) Une franche lucidité devrait mettre l'homme en garde contre toute prétention excessive : le possible existe, l'impossible aussi. Il faut reconnaître toute fois que la puissance intellectuelle est de loin plus importante que la puissance musculaire. Nous réalisons des prodiges avec notre cerveau ; en comparaison, des œuvres mineures avec nos bras et nos jambes .Que vaut l'acte de soulever un poids de cent Kilogs à côté du lancement d'une fusée ? Autant dire rien .Etres de néant et de ténèbres, nous le sommes certes le resterons jusqu'à la consommation des temps car telle fut notre destinée mais même si notre puissance est toute relative elle a réussi à faire de nous une société savante, bouillonnante d'idées et de projets. « L'artiste dont le propre depuis le romantisme est précisément de se poser comme un être d'exception »(Benda) le bon sens nous interdit radicalement de placer sur un pied d'égalité l'artiste et le commun des mortels .C'est véritablement et notoirement un être d'exception doué de qualités et de facultés rares. La création, l'innovation l'inspiration, l'improvisation, l'imagination sont innées chez lui et l'aident à réussir dans des domaines inaccessibles au première venu . Qu'il soit acteur,comédien,musicien,danseur,peintre,sculpteur,designer,paysagiste décorateur,l'artiste a des capacités d'adaptation immenses qui l'isolent de ses semblables . Les serviteurs de l'art forment une classe à part au service de l'esthétique ,sous toutes ses formes,et leurs magnifiques productions ont un caractère d'éternité. « Des millions d'être se forment sur la croûte terrestre y grouillent un instant puis se décomposent et disparaissent » (Martin du Gard) Oui, il est vrai,la vie des être est courte et s'achève par l'extinction et la décomposition de l'espace. Mais là ne s'arrête pas l'aventure du vivant. Ce sont les corps qui disparaissent, pas les œuvres. Celle –ci restent et attestent de leur passage ici-bas .De la mort des animaux,nous héritons des nids ,des autres,des refuges,des repaires,des plumes,des écailles,des peaux et des os .Les hommes décédés nous laissent des huttes,des pavillons,des monuments,des stèles,des livres,des registres,des gravures,des dessins,des ateliers,des fabriques,des usines,l'inventaire global exigerait des milliers de mains et des centaines d'années. Les vivant est né pour mourir mais leurs œuvres leur survivent. « Sa grâce, sa douceur, le calme de ses mouvements,la beauté apaisante de sa voix en faisaient un être reposant et aimable comme un beau jardin »(Maurois) Sans conteste , l'être féminin est pétrie de qualités sublissimes: Amour ,douceur,tendresse, grâce beauté, bonté, gentillesse, amabilité, grâce à quoi et constamment le rôle de régulateur et de modérateur au sein de la société. Autant l'homme est naturellement belliciste autant la femme est génétiquement pacifiste ; à lui la guerre, à elle la paix. Dans ce monde moderne à secousses et à soubresauts, ou la vie quotidienne se revêtit des couleurs de l'enfer ou l'agitation et la frénésie sont permanentes,ou le stress fait des ravages dans les cerveaux et les cœurs,la présence de la femme tient lieu de bénédiction divine.Conclusion : A l'homme qui aspire à assumer complètement ses fonctions ontologiques sur cette terre, qui compte laisser son empreinte dans ce monde et ne pas limiter sa vie aux strictes nécessités alimentaires,à cet homme-là ,nous conseillons de soigner son être de la développer,de le fortifier,de lui donner de l'épaisseur et de la profondeur par l'exploitation systématique de ses facultés cognitives. Le vivant qui n'a pas l'effroi de l'ignorance le mépris de l'imbécillité, le dédain de la paresse que les bonnes œuvres m'exaltent pas, que la lumière de la connaissance n'attire pas, que les bienfaits de la lecture n'intéressent pas,que les triomphes de la science n'émeuvent pas ,celui-là aura enterré son être et n'en aura tiré nul bénéfice. Qu'on se le dise : seule la vie intellectuelle valorise l'être humain et l'élève au dessus de l'insecte, du reptile et du rongeur.