En Algérie, la langue officielle est l'arabe. Elle est enseignée dès l'école primaire. L'enseignement de différentes matières (mathématique, physique, science, histoire et géographique,) se fait en langue arabe dans les trois cycles : primaire, moyen et secondaire alors que dans le cycle universitaire, les cours sont en langue française. Compte tenu de l'histoire de la politique algérienne, le statut de l'arabe a été défini par le président algérien BEN BELLA (1962-1965) qui a décrété l'adoption de la langue arabe dans la rédaction des lois et règlements. Par la suite, le président Houari Boumédiène (1965-1978) a suivi le même décret n° 64-147 du 28 mai 1964 relatif à l'exécution des lois et règlements (1964) mais à sa mort, le colonel Chadli Bendjedid (1979-1992) a repris les grands axes de ce décret. Le système d'arabisation avait franchi un grand pas vers la généralisation de l'utilisation de la langue arabe jusqu'à aujourd'hui. Le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique Bouzid Tayeb a exprimé, lors de ses récents discours, son intention de substituer la langue française par la langue anglaise dans l'enseignement des disciplines scientifiques. En revanche, la langue arabe est totalement absente à l'université. Pourquoi elle a été remplacée par le français, notamment l'anglais ? Les étudiants qui avaient suivi leur cursus en arabe, ils arrivent à l'université avec un bagage linguistique arabe et ils se trouvent face à un enseignement francophone. Ils éprouvent des difficultés dans leur apprentissage, ils se sentent démotivés et incapables d'exprimer leur point de vue. Ils ont recours à la langue maternelle mais les enseignants ne les encouragent plus à parler en arabe. C'est « interdit » de parler en arabe dans l'amphithéâtre ou la salle ! De surcroit, lors des examens, les apprenants sont appelés à rédiger en français. Les sujets sont parfois proposés en deux versions arabe et français afin de leur faciliter la tâche. Où sont les organisations qui promeuvent la langue arabe ? Les discours politiques et linguistiques prennent en considération le français et l'anglais comme cas d'étude par contre l'arabe reste marginalisée et silencieuse. L'arabe est une langue des sciences, elle a une histoire culturelle. Il est temps de penser à adopter l'enseignement de la langue arabe dans le cycle universitaire. Les universités algériennes devront suggérer un enseignement arabophone et anglophone et laisser le choix libre aux étudiants d'étudier en arabe ou en anglais.