La polémique autour du livre de Said Sadi sur le colonel Amirouche continue d'enfler. Après Ali Kafi, les anciens du MALG (ministère de l'Armement et des Liaisons générales) s'apprêtent à répondre au président du RCD. Le but : démentir les accusations contenues dans le livre de Said Sadi concernant les circonstances de la mort des colonels Amirouche et Si El Houès.« Les anciens du MALG vont installer une commission et vont répondre à Saïd Sadi. Nous allons répondre avec des documents officiels », a déclaré Dahou Ould Kablia, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur en charge des Collectivités locales. M. Ould Kablia, également président de l'Association nationale des anciens du MALG, s'exprimait en marge d'une conférence à Alger sur « les exigences juridiques, politiques et morales du mandat électif ». Dans son livre, « Amirouche, une vie, deux morts, un testament », paru à Alger en avril, Saïd Sadi a ouvertement accusé le MALG, dirigé alors par Abdelhafid Boussouf, d'avoir dénoncé aux Français les colonels Amirouche et Si El Haouès. Cette fuite avait, selon lui, permis à l'armée coloniale de les localiser et de les tuer. Said Sadi a également émis la même accusation à l'encontre de Houari Boumediene, commandant de l'état-major de l'ALN à l'époque des faits. Les colonels Amirouche et Si El Haouès avaient été tués le 29 mars 1959, du côté de Djebel Thamar dans la région de Boussâada, alors qu'ils étaient en route vers la Tunisie. Selon le docteur Sadi, le colonel Amirouche projetait de dissoudre le MALG et l'Armée des frontières. Plusieurs personnalités historiques, à l'image de Ali Kafi, colonel de la wilaya II, ont déjà répondu à Saïd Sadi. Le leader du RCD s'apprête à son tour à répondre à Ali Kafi. Son texte devrait être publié dans la presse avant la fin de la semaine. La famille de Houari Boumediène a décidé, elle, d'ester en justice Saïd Sadi. Une initiative inédite puisque les accusations portent sur des faits historiques.