Fallait-il, une fois le consensus autour de l��criture d�une histoire officielle enfin trouv�, interdire toute autre initiative pour �viter les pol�miques ? La question se pose au regard du toll� qu�accompagne la sortie d�un livre ou la moindre d�claration sur la guerre de Lib�ration comme si toute voix discordante n��tait pas tol�r�e. Nawal Im�s- Alger (Le Soir) - Plus de cinquante ann�es plus tard, les Alg�riens sont r�duits � ne conna�tre des �pisodes entiers de leur histoire qu�� travers des �changes souvent passionn�s, faits d�interventions intempestives, de v�rit�s souvent contredites de mani�re maladroite. L�ann�e qui s��coule n�aura pas fait exception, apportant son lot de pol�miques. C�est ainsi qu�au grand jour, Yacef Sa�di et Louisette Ighilahriz ont �tal� au grand jour un diff�rend latent qui les opposait visiblement depuis des ann�es. L�ancien chef de la Zone autonome d�Alger n�a ni plus ni moins �mis des doutes sur la qualit� de moudjahida d�Ighilahriz. Il jetait ainsi un pav� dans la mare et mettait en �moi la famille r�volutionnaire, for�ant les uns et les autres � prendre position pour ou contre. Yacef Sa�di, en affirmant n��tre pas au courant des activit�s d�Ighilahriz durant la guerre de r�volution, s�attaquait de mani�re frontale � une figure ayant marqu� l�histoire en osant attaquer en justice ses anciens bourreaux. Qu�� cela ne tienne, cela ne la mettra pas � l�abri des accusations graves prof�r�es par Sa�di. Ighilahriz s�est, bien �videmment, d�fendue. R�pliquant � Sa�di, ses propos auront �t� virulents � la hauteur des attaques dont elle a fait l�objet. Ighilahriz a qualifi� Sa�di de voyou. L�opinion publique a assist� � un v�ritable d�ballage m�diatique. Auparavant, cette m�me opinion avait assist� � un d�ballage identique � l�occasion de la sortie du livre de Sa�d Sadi Amirouche, une vie, deux morts, un testament. Dans ce livre, le num�ro un du RCD, se basant sur des documents de l��poque, affirmait que le MALG et � sa t�te le colonel Boussouf et le commandant de l��tat-major de l�ALN Houari Boumedi�ne avait d�nonc� les colonels Amirouche et Si El Haou�s et permis � l�arm�e fran�aise de les localiser. Une version que l�histoire officielle n�avait �videmment jamais mentionn�e. Les livres d�histoire indiquent que Si El- Haou�s et Amirouche avaient pour mission de contacter le commandement en Tunisie. En route vers Boussa�da, ils tomb�rent au champ d�honneur au Djebel Sidi Thameur, le 29 mars 1959, victimes d�un violent accrochage avec les forces ennemies. Son fils Nordine A�t Hamouda, confirmant la th�se d�fendue par Sadi, affirmait que son p�re avait �t� �vendu aux Fran�ais par le MALG, c�est�- dire par Boussouf et Boumedi�ne en personne. Le corps a �t� rendu aux Alg�riens en 1964, d�terr� d�une caserne pr�s de Boussa�da. Ensuite, le corps a �t� cach� une seconde fois par Boumedi�ne, cette fois au si�ge de l��tat-major de la Gendarmerie nationale�. Des d�clarations ayant soulev� un toll�. Ali Kafi, l�ancien pr�sident du Haut-Conseil d�Etat et colonel de la Wilaya II, ne cachant pas sa col�re, r�pliquait que �Si Amirouche �tait encore en vie, il aurait ex�cut� son propre fils ainsi que Sa�d Sadi�. L��pisode des mises au point aura �t� long, charriant son lot d�attaques et de contre-attaques et confirmant, une fois de plus, que l��criture de l�Histoire �tait loin d��tre d�passionn�e�