Il s'agit d'un dossier très lourd qui a nécessité de très longs mois d'investigations, appuyées par des spécialistes de plusieurs secteurs. Les instances judiciaires en charge de cette affaire ont d'ailleurs dû mobiliser, durant plusieurs semaines, des équipes de l'IGF (Inspection générale des finances) en raison de la complexité des documents exploités durant ce processus. En effet, l'instruction de l'affaire ETRHB Haddad a officiellement pris fin il y a quelques jours, a-t-on appris du Soir d'Algérie. Le dossier a été transmis par la Cour suprême à la cour d'Alger qui aurait fixé le procès au mois de mars prochain. Selon la source, plus de 35 expertises ont été effectuées durant ces derniers mois, et que les dernières semaines ont été consacrées à la rédaction des documents finaux devant être transmis au tribunal chargé d'organiser le procès. Fait peu ordinaire, les montants portant sur les détournements, mouvements de capitaux, marchés acquis… ont dû être transcrits en lettres et non pas en chiffres, en raison de leur importance et de leur longueur ! Le procédé inhabituel vise aussi à éviter toute erreur durant leur lecture. Pas moins de douze anciens ministres, dont deux ex-chefs de gouvernement, sont liés à cette affaire. Parmi eux, Abdelghani Zaâlane, ex-ministre des Transports placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l'instruction du dossier. Ce dernier avait été relaxé par le tribunal de Sidi-M'hamed à l'issue du procès de l'affaire de l'automobile. Parmi les ministres concernés, plusieurs se trouvent déjà en détention. Amar Ghoul, Mohamed El-Ghazi, Amara Benyounès, Saïd Barkat, Mahdjoub Bedda, Karim Djoudi, Amar Tou, Abdelkader Bouazghi ont été cités dans des dossiers liés à Ali Haddad. Tout comme Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ils ont été auditionnés à plusieurs reprises par le juge d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed avant que leurs dossiers ne soient transmis à la Cour suprême où ils ont été également auditionnés à plusieurs reprises. D'autres personnalités sont également impliquées dans ce dossier. Il s'agit des anciens walis d'Alger et d'El-Bayadh, mais aussi de plusieurs cadres des secteurs des transports et de l'agriculture qui seront présents au procès en tant qu'inculpés ou témoins.